Commerçants et hôteliers broient du noir

La ville d’Agadir soumise au couvre-feu

Karim Ben Amar

Les autorités de la province d’Agadir ont annoncé tôt dans la journée du samedi 21 novembre, la mise en place de nouvelles mesures restrictives afin de tenter d’endiguer la pandémie de la Covid-19, après la hausse des cas de contaminations enregistrés ces dernières semaines. Fermeture des plages, interdiction de déplacement nocturne, fermeture des cafés, restaurants, magasins et centres commerciaux, la capitale du Souss, longtemps épargnée, se voit rattrapé par cette crise sanitaire mondiale. Par pur hasard, l’équipe d’Al Bayane était dans la province et plus précisément dans la petite bourgade d’Imi Ouaddar. Village connu pour son poisson de très bonne qualité et ses spots à couper le souffle, il est très fréquenté par les amateurs de sports nautiques, y compris les surfeurs nationaux et étrangers. Mais comment les commerçants et restaurateurs de cette localité entrevoient cette période trouble ? Les touristes nationaux pourtant nombreux ce week-end ont-ils été obligés d’interrompre leur séjour ? Les détails.

La province d’Agadir est désormais soumise à de nouvelles mesures restrictives, et cela depuis le dimanche 22 novembre à 21H. Pour une durée de 15 jours, la ville et ses environs doivent se plier aux exigences et aux restrictions qui s’imposent au monde depuis le début de la pandémie du nouveau coronavirus.

Selon un communiqué de la province d’Agadir-Ida Outanane, les plages sont désormais fermées au public. Les marchés de proximité quant à eux sont sommés de fermer à 15H. D’après la même source, il est désormais strictement interdit de se déplacer entre 21H et 06H, sauf exception pour raison de santé ou professionnelle.

Les cafés, restaurants, magasins et grands centres commerciaux ont pour obligation de fermer boutique à 20H sous peine d’amende ou de fermeture temporaire. Les Hammams, salons d’esthétique (à l’exception des salons de coiffure), salle de sport, parcs et terrains de proximité ne sont pas en reste puisqu’ils ont pour obligations de rester clôturés jusqu’à nouvel ordre. Le transport via bus est quant à lui suspendu dans la capitale du Souss et ses environs à 21h, sans omettre le fait que le télétravail est encouragé pour ceux qui le peuvent.

Ces restrictions n’arrangent pas grand monde dans la province, au même titre que le village d’Imi Ouaddar. Mohand, un gérant de restaurant spécialisé en grillade de poisson a déclaré à l’équipe d’Al Bayane que cette nouvelle n’enchante personne, ni à Agadir ni dans ses environs. «Le fait de devoir arrêter notre activité à 20H nous pénalise réellement, surtout pendant le Week-End». Et d’ajouter «puisqu’il fait encore beau dans notre région, nous recevons beaucoup de clients d’Agadir au même titre que les régions voisines.

Mais le fait de devoir fermer à 20H portera un coup dur à notre activité. Entre 18H et 22H, nous recevons les retardataires, touristes ou surfeurs ayant passé la journée à la plage, soit les gadiris venus profiter de l’air frais de cette localité. C’est tout de même près de 30% du chiffre d’affaires quotidien, ce n’est pas négligeable», poursuit-il l’air inquiet. Et de conclure, «il en va là de notre sécurité à tous. En temps de crise sanitaire, notre devoir est de rester vigilant, d’autant plus, que le nouveau coronavirus n’est pas un mythe, loin de là. Désormais, nous connaissons tous au moins une personne testée positive à la Covid-19».

Les salariés du secteur hôtelier craignent aussi le pire avec ces nouvelles restrictions. Said, un réceptionniste  de l’Hôtel «Paradis Plage» a affirmé qu’à cause de ces restrictions de nombreuses réservations ont été annulées. «Le Week-End du 20 au 22, nous avons reçu de nombreux clients venus de tous les recoins du Maroc grâce notamment à une compétition de Motocross organisée dans la localité d’Imi Ouaddar. De nombreux clients avaient fait une réservation de 4 ou 5 jours. Or dès l’annonce du couvre-feu, les réservations ont été annulées l’une après l’autre et à juste titre. Un visiteur, surfeur ou pas, veut profiter de la plage mais à cause des nouvelles restrictions imposées pour la bonne cause par les autorités, le littoral est fermé», souligne-t-il l’air déçu.

Les touristes, au même titre que les autochtones, sont tout aussi déçus de l’application de nouvelles mesures restrictives. Mohsine, un visiteur venu de Casablanca a révélé qu’il avait prévu de rejoindre la capitale économique du Royaume le mercredi mais pour cause de ces mesures salutaires, il n’a d’autre choix que de rebrousser chemin. «Sans la plage et les balades nocturnes, il est difficile de ne pas s’ennuyer dans ce petit village. Malheureusement, ces mesures m’ont gâché mon séjour, mais je ne suis pas le seul dans cette situation» s’exclame-t-il.

«Pour vaincre ce virus, il faut de la discipline et de l’abnégation. Positif de nature, je me dis que si nous nous plions aux exigences sanitaires, nous vaincrons ce virus et pourrons rapidement retrouver notre vie normale», témoigne-t-il l’air confiant.

C’est d’ailleurs pour cette raison que les autorités, dès le vendredi 20 mars, invitent marocaines, marocains et résidents à une adhésion citoyenne à ces mesures préventives et salutaires.

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