Fitch Ratings: le Maroc perd son «Investment grade»

Dégradation de la note souveraine du Maroc

Aya Lankaoui

L’agence de notation financière internationale américaine, Fitch Ratings, révèle une diminution de la note souveraine du Maroc qui a connu une baisse de «BBB-» à «BB+», par une revue qui reflète le grave impact de la pandémie du nouveau coronavirus sur l’économie nationale et les finances publiques et extérieures. Les détails.

Une baisse des recettes budgétaires et une contraction historiquement importante du PIB entraîneront une augmentation sensible de la dette publique, tandis que les répercussions sur l’industrie et le tourisme entraîneront une aggravation significative du déficit du compte courant et de la dette extérieure nette à partir des niveaux déjà élevés qui entraîneront le Maroc à perdre son «Investment grade», a  annoncé l’agence de notation, Fitch Ratings le vendredi 23 octobre 2020.

Cette forte baisse des recettes fiscales entraînera une détérioration importante du déficit budgétaire en 2020. Cependant, les analystes prévoient que, le déficit du gouvernement central s’élargira à 7,9% du PIB contre 4,1% en 2019.

Fitch Ratings, estime que les risques liés au financement budgétaire sont faibles et reflètent l’accès du souverain à une base d’investisseurs nationaux importants : le financement intérieur net couvrant les deux tiers des besoins de financement du Trésor en (2020-2022).  Environ 75% de la dette du gouvernement central était en dirham à fin 2019, limitant de fait le risque de change sur la trajectoire de la dette souveraine.

Quant au financement extérieur, les importants besoins dus à des déficits courants plus larges augmenteront la vulnérabilité extérieure et pousseront la dette extérieure nette à 23,5% du PIB en 2022, contre 16,4% en 2019, soit plus que la médiane prévue «BBB» de 9,4% et en ligne avec les prévisions «BB» médiane de 25,5%.

L’agence de notation a également ajouté que l’appui budgétaire récent à des entreprises telles que «Royal Air Maroc» a été associé à des mesures correctives de grande envergure, limitant potentiellement les risques budgétaires futurs.

Les prêts publics représentent environ les ¾ de la dette extérieure publique et la moitié de la dette extérieure brute totale. «Nous prévoyons que les prêts officiels au gouvernement couvriront plus de la moitié des besoins bruts d’emprunt extérieur, que nous estimons à 11 milliards USD en moyenne (9,5% du PIB) par an en 2020-2022», affirment les analystes.

En revanche, les autorités nationales ont pour objectif, de pouvoir réduire la détérioration des finances publiques. Cependant, l’impact de la pandémie sur le budget et les projets d’extension des services sociaux dans un contexte d’aggravation du chômage, compliquera les efforts déployés.

Le gouvernement démontre que les prévisions économiques 2021, prennent en compte des mesures de compensation envisagées à travers un nouveau prélèvement de solidarité sur les revenus des particuliers et les bénéfices des entreprises, la réallocation des dépenses, les mesures de gestion des salaires et un partenariat accru avec le secteur privé pour l’investissement public.

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