Huit points-clés de l’enquête du HCP sur l’impact du covid-19

Situation des réfugiés au Maroc

Voici les huit points-clés de la note du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative aux résultats de l’enquête sur l’impact du nouveau coronavirus (covid-19) sur la situation socioéconomique et psychologique des réfugiés au Maroc:

1. Caractéristiques de la population des réfugiés au Maroc:

  • 6 réfugiés sur 10 sont des hommes, les deux-tiers âgés de 18 à 59 ans.
  • La moitié des réfugiés au Maroc sont des Syriens (48%), 16% des Yéménites, 12% des Centrafricains, 7% des Sud-Soudanais et 4% des Ivoiriens. L
  • es autres pays africains représentent 7% et les autres pays arabes 6%.
  • Plus du tiers des réfugiés (35,8%) résident dans les villes de Rabat (14,6%), Casablanca (13,9%) et Oujda (7,3%).
  • Les principales autres villes de résidence sont Nador (6,5%), Kénitra (6,4%), Fès (6,4%), Salé (5,4%), Meknès (5,3%), Tanger (4,8%) et Marrakech (4,1%).
  • Presque la totalité des réfugiés (98.5%) est arrivée sur le territoire marocain après l’année 2000. La moitié d’entre eux (50,3%) sont arrivés depuis 2015, 34,3% entre 2010 et 2014 et 13,9% entre 2000 et 2009.
  • L’ancienneté moyenne des réfugiés au Maroc est de 6,2 ans. 

2. Caractéristiques des chefs de ménages réfugiés au Maroc:

  • Le nombre de ménages réfugiés au Maroc est de 2.168 unités. Le tiers de ces ménages (32,3%) sont d’origine syrienne, 16,9% centrafricaine, 16,6% yéménite et 8,9% sud-soudanaise.
  • Plus de 5 chefs de ménages réfugiés sur dix au Maroc (55,1%) disposent d’un titre de séjour valide. Cette proportion atteint 67,5% parmi les Syriens, 59,3% les Yéménites, 50,3% les Centrafricains et 43,8% les Ivoiriens.
  • Plus de 8 chefs de ménages sur 10 (82,1%) sont des hommes et la part des femmes chefs de ménages représente 17,9%. • Plus de la moitié des chefs de ménages réfugiés (55,7%) sont célibataires, les femmes (70,4%) nettement plus que les hommes (52,5%).
  • Près de 7 chefs de ménages réfugiés sur 10 (68,9%) sont âgés de 25 à 49 ans. La part des jeunes de moins de 25 ans représente 21,3% et celle des personnes âgées de 50 ans et plus 9,8%.
  • Presque la totalité des chefs de ménages réfugiés (91,5%) ont un niveau d’instruction dont 16,4% le niveau primaire, 14,2% le niveau collégial, 14% le niveau secondaire et 45,8% le niveau supérieur.
  • La répartition selon le type d’activité montre que 43,8% des chefs de ménages réfugiés exercent une activité économique, 47,3% parmi les hommes et 28% parmi les femmes.
  • Environ les deux-tiers (64,1%) des chefs de ménages réfugiés sont des salariés, 66,3% parmi les hommes et 46,8% parmi les femmes.
  • Le secteur des services est le premier pourvoyeur d’emploi pour les réfugiés au Maroc avec 28,8%, beaucoup plus parmi les femmes avec 77,2% que les hommes (22,6%).
  • Les réfugiés occupent principalement des appartements avec 61,7% et les maisons marocaines (28,6%). Le premier type est l’apanage surtout des Yéménites (80,5%) et des Centrafricains (76,3%). Les maisons marocaines sont relevées, notamment, parmi les Syriens (48,3%) et les Ivoiriens (36,2%).
  • Presque tous les ménages réfugiés au Maroc (94,7%) sont locataires de leurs logements, sans différence significative selon le pays d’origine.

3. Comportement des réfugiés dans le contexte du confinement:
 • Sept ménages réfugiés sur 10 (70,3%) se sont confinés depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire au Maroc et 23,3% depuis la date de fermeture des écoles.

• S’approvisionner ou régler des affaires personnelles sont les principales raisons de sortie du domicile lors du confinement.

• Les symptômes de Covid-19 les plus connus par les réfugiés sont la fièvre avec 92,4%, la toux sèche (77,5%), les difficultés respiratoires (62,4%) et la fatigue (37%). Seuls 3,9% des réfugiés n’ont aucune connaissance de ces symptômes.

• Les réfugiés au Maroc ont appliqué unanimement (99,7%) les principaux gestes barrières contre Covid-19.

• La majorité des réfugiés sont informés des numéros verts d’assistance et d’alerte sur la pandémie. • Environ 2 chefs de ménage réfugiés sur 3 (62,3%) envisagent de rester chez eux et d’appeler les numéros de téléphone mis en place par les autorités sanitaires en cas d’apparition de signes suspects de la pandémie de Covid-19, un sur quatre (25,7%) de se rendre à une unité hospitalière, et 3,3% de recourir à l’assistance des proches.

• Les réseaux sociaux et la presse électronique sont les principales sources d’information sur la pandémie.

4. Approvisionnement domestique:

• La quasi-totalité des réfugiés (95,5%) jugent que les produits alimentaires de base sont disponibles pendant le confinement et 3,5% peu disponibles. • Près des trois quarts des ménages réfugiés (73,9%) ont obtenu l’autorisation de sortie pour effectuer les courses de première nécessité pendant le confinement, 67,1% facilement et 6,8% difficilement.

• Plus du tiers (37,2%) des réfugiés disposent de médicaments en quantités suffisantes et 11,2% en quantités insuffisantes.

• Pendant le confinement, 4 réfugiés sur 10 (42%) ont déclaré avoir reçu une aide alimentaire, 54% parmi les ménages dont le chef est une femme et 40% parmi ceux dirigés par un homme. 

5. Emploi et sources de revenu:
 • 9 chefs de ménage réfugiés actifs occupés sur 10 ont cessé de travailler pendant le confinement.

• Le statut légal des réfugiés est le principal obstacle pour bénéficier du soutien en cas de perte d’emploi.

 • Les allocations financières du HCR, principaux transferts reçus par les réfugiés en situation de confinement.

• Parmi les réfugiés ayant perdu leur emploi suite au confinement, 6,1% ont reçu une aide de la part de l’employeur ou de l’Etat. 

6. Accès à l’enseignement et à la formation à distance:

• Près de la moitié des ménages réfugiés (51,6%) ont des membres scolarisés au titre de l’année 2019-2020, 39,1% au primaire, 11% au collège, 4% au secondaire, 52,4% au supérieur et 7,4% à la formation professionnelle.
• 79,1% des ménages réfugiés affirment que leurs membres scolarisés ont suivi les cours à distance, 42,8% de façon régulière et 36,3% de façon irrégulière.

• Trois ménages réfugiés sur 10 (30,6%) sont très satisfaits du support utilisé par leurs membres scolarisés pour suivre les cours à distance, 26,1% au primaire, 18,3% au collège, 46,5% au secondaire, 35,2% au supérieur et 29% à la formation professionnelle.

• Près de 4 réfugiés scolarisés sur 10 (39,9%) sont motivés et intéressés par les cours à distance, les hommes, avec 42,6%, plus que les femmes (22,3%).

• Les trois quarts des ménages réfugiés (75,8%) assistent leurs enfants scolarisés dans le suivi des cours à distance, 29,8% tout le temps et 46% de temps en temps. 

7. Accès aux services de santé:
 • Parmi les 31% de réfugiés souffrant de maladies chroniques, 62,8% ont accédé aux services de santé pendant le confinement sanitaire.

• 35,1% des réfugiés souffrant de maladies chroniques, n’ont pas accédé aux services de santé en raison de manque d’argent et 23,7% par crainte d’être contaminé par Covid-19.

• Près de 3 réfugiés sur 10 (29,3%) ont eu accès aux médicaments essentiels fournis gratuitement dans le cadre d’un programme de prise en charge médicale liant le HCR et ses partenaires de la société civile.

8. Impacts psychologiques sur les réfugiés:

• L’anxiété, la dépression ou la peur constituent le principal impact psychologique du confinement sanitaire sur les réfugiés avec une part de 52,5%, 55,1% parmi les ménages dont le chef est une femme et 52% parmi ceux dirigés par un homme.

• Pendant le confinement sanitaire, la moitié (50,3%) des réfugiés jugent normales les relations entre les membres du ménage.
• Plus de 8 chefs de ménages réfugiés sur 10 (83,8%) jugent normales les relations avec le voisinage.

• Presque le quart des ménages réfugiés (23,4%) sont informés de la disponibilité de services de consultations psychologiques à distance pendant le confinement, 23,7% parmi les ménages dirigés par un homme et 21,8% parmi ceux dirigés par une femme.

• Un ménage réfugié sur 4 (25,8%) est très inquiet des effets probables de la pandémie de Covid-19 et 28,2% sont inquiets.

(MAP)

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