L’aquaculture, un véritable levier de développement

Dakhla-Oued Eddahab

Par Imad Dliâ (PAP)

L’aquaculture recèle d’innombrables perspectives de croissance très prometteuses dans la région de Dakhla-Oued Eddahab pour devenir un véritable levier de développement économique local grâce à des investissements robustes tournés vers l’avenir.

Riche de sa biodiversité marine et de ses énormes potentialités aquacoles, la perle du Sud offre l’opportunité aux jeunes entrepreneurs de la région de se lancer dans de projets aquacoles, contribuant ainsi à l’intégration effective de la filière dans le tissu économique local et à l’essor de l’économie nationale. Concrètement, l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) a mis en place une stratégie structurante pour le développement d’un secteur aquacole durable et inclusif, tout en accordant un intérêt particulier à l’intégration locale des jeunes entrepreneurs aux projets aquacoles de la région.

L’Agence a dans ce sens lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) en novembre 2015 au profit des investisseurs nationaux et étrangers permettant la sélection de 214 projets aquacoles, dont 100 sont portés par 507 jeunes investisseurs de la région, selon des données fournies par l’ANDA.

Les chiffres de cette Agence font également ressortir que ces projets mobilisent plus 800 millions de dirhams (MDH) d’investissement, ciblant une production de 78.000 T/an et garantissant 2.500 emplois.

En dépit de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), huit projets ont déjà démarré leur installation, s’ajoutant aux 65 projets en cours, avec une production prévisionnelle s’élevant à 45.000 T de coquillages et d’algues marines.

Un accompagnement personnalisé est assuré par les services de l’ANDA aux investisseurs et aux jeunes entrepreneurs de la région dans les démarches administratives, en plus d’un accompagnement technique pour leur permettre de réussir le démarrage de leurs projets.

Tenant compte de la nécessité d’apporter le soutien aux projets aquacoles des jeunes entrepreneurs et de les accompagner pour dynamiser leur implantation en vue d’atteindre les objectifs du plan aquacole, le département de la pêche maritime a fait profiter ces jeunes entrepreneurs d’un appui qui consiste en l’équipement et l’installation de matériel nécessaire pour le démarrage de 100 projets de fermes aquacoles au profit des 100 groupements de jeunes entrepreneurs, avec un montant de 57 MDH.

Etant donné que de nombreux projets aquacoles sont en cours d’installation dans la région, où plusieurs sont en off-shore et nécessitent pour la conduite de leurs élevages des infrastructures d’accostage pour leurs embarcations, le département de la pêche a réservé un montant de 42 MDH pour le développement des infrastructures d’accostages appropriées aux activités aquacoles.
D’autres actions menées par l’Agence sont en cours liées à la viabilisation des espaces à terre précisément à Cintra et Boutelha, dans l’optique de répondre aux besoins des activités annexes aux fermes aquacoles.
Pour ce qui est du volet relatif à la formation et au renforcement des capacités techniques et managériales des opérateurs du secteur, l’ANDA dispense de formations d’initiation, notamment au profit des jeunes entrepreneurs, en plus de l’assistance technique de proximité, selon les besoins et demandes des professionnels.
A ce titre, l’Agence a installé une ferme pédagogique à Dakhla, adaptée aux types de projets que connaitra la région.

Des efforts sont également consentis pour assurer un accompagnement de qualité au développement des activités aquacoles dans la région, à travers la mobilisation d’une équipe d’experts dans les filières aquacoles programmées, en vue d’assister et d’accompagner cinq fermes aquacoles type dans le démarrage de leurs exploitations.

Ces fermes aquacoles étant représentatives de projets aquacoles retenus dans le cadre de l’AMI, deux d’entre elles sont situées dans la Baie de Dakhla, deux dans la Baie de Cintra et une au large de Labouirda.

S’étendant sur une période 20 mois, cette mission d’assistance couvrira l’ensemble des phases d’exploitation d’une ferme aquacole depuis l’installation jusqu’à la commercialisation des produits.

Concernant la recherche aquacole, plusieurs projets sont menés avec l’Institut national de recherche halieutique (INRH), notamment des projets expérimentaux permettant de donner des indicateurs pertinents de rentabilité et de performance des différentes filières (Algoculture, pisciculture et conchyliculture).

A noter que le premier plan d’aménagement réalisé par l’Agence a concerné la région de Dakhla-Oued Eddahab couvrant le territoire allant de la baie de Dakhla à la baie de Cintra, ayant permis d’identifier 6.500 ha comme espace favorable à l’aquaculture.

Il s’agit de l’un des projets phares inscrit dans le nouveau modèle de développement des régions du Sud, permettant à la région de diversifier et de consolider sa vocation halieutique.

Ce plan a segmenté les espaces aquacoles favorables à l’aquaculture en 879 unités de production dédiées à l’élevage des coquillages et à la culture des algues, pour une production cible s’élevant à 115.450 T.

Parmi les résultats phares au niveau de cette région figure aussi la réussite du projet de la première écloserie nationale de coquillages, inaugurée par SM le Roi Mohammed VI, le 09 février 2016, spécialisée dans la reproduction des naissains de la palourde européenne, vu que la production de cette espèce très demandée sur le marché international contribuera dans le positionnement de la région en tant que producteur pionnier de ce produit de haute valeur commerciale.

En somme, la région Dakhla-Oued Eddahab abrite 80% des projets aquacoles à l’échelle nationale est vouée à être érigée en un véritable pôle aquacole, où cette activité et tout son écosystème s’intègrent durablement dans le tissu économique et social de la région.

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