L’épreuve du covid-19, opportunité pour innover et s’approprier les nouvelles technologies

Nezha Lahrichi, économiste et professeure universitaire

L’épreuve de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) a permis aux pouvoirs publics de démontrer leur capacité à innover et à s’approprier les nouvelles technologies, a souligné l’économiste et professeure universitaire, Nezha Lahrichi.

Le parapheur électronique pour le traitement du courrier au sein des administrations et le bureau d’ordre digital, un canal électronique pour la réception des courriers des citoyens formulant toutes sortes de demandes y compris les paiements des factures, constituent le parfait exemple de cette capacité, a-t-elle indiqué dans un entretien accordé à la MAP.

Et de poursuivre: «L’application utilisée permet la signature électronique dont la loi a été adoptée il y a des années. Ce nouvel âge de l’action publique a permis à l’Etat de gagner en légitimité».

Par ailleurs, Mme Lahrichi, première femme Docteur en sciences économiques au Maroc et ex-conseillère de trois premiers ministres, a relevé qu’il n’y a pas d’autre alternative que le recours massif au Budget couplé à une politique monétaire accommodante avec des nuances pour tenir compte de la nature du système productif et du contexte socio-économique de chaque pays.

Au Maroc, le dispositif d’élaboration d’un plan de relance est en marche à travers trois initiatives à savoir, la demande faite par le Parlement au Conseil économique social et environnemental (CESE) pour effectuer une étude d’impact et évaluer les conséquences de la crise covid-19 sur les plans économiques et sociaux, la proposition du plan de relance faite par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le dispositif de garantie du financement élaboré par le comité de veille économique (CVE), en plus des mesures déjà prises dès la mise en place de ce comité et du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie.

Dans ce sens, Mme Lahrichi a estimé que l’établissement d’un plan de relance «est une gageure pour une double raison». D’une part, la nécessité d’avoir des études d’impact macro -économique et sectorielles en continue pour pouvoir adapter les mesures de soutien et, d’autre part, la prise en compte de la situation économique de nos principaux partenaires, a-t-elle expliqué, notant que la baisse des exportations à fin avril de 61,5% et des importations de 37,6% reflète le degré de notre intégration à l’économie mondiale et les contraintes exogènes qui en découlent.

«Les tendances observées sont pleines d’incertitudes liées, notamment, à la rupture brutale du commerce international avec un retour au patriotisme économique qui va modifier la doctrine par rapport aux chaînes de valeurs et porter atteinte aux règles commerciales tarifaires et non tarifaires», a fait remarquer l’économiste.

(MAP)

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