Nécessité de doter la TPME d’un «Small Business Act»

Accès à la commande publique

Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a souligné, jeudi à Casablanca, la nécessité de mettre en place un «Samll Business Act» pour assurer à la très petite, petite et moyenne entreprises (TPME) davantage d’accessibilité à la commande publique.

«Il est grand temps de doter la TPME marocaine d’un cadre spécifique à savoir le «Small Business Act» afin de lui garantir plus d’accessibilité à la commande publique avec des incitations et des garanties appropriées», a dit M. Alj qui s’exprimait lors du Conseil National de l’Entreprise (CNE) tenu par visio-conférence, avec la participation du ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.

Une autre priorité est la préservation de la compétitivité des entreprises, a-t-il poursuivi, notant que celle-ci reste étroitement liée à la capacité d’investissement limitée en raison d’une sous-capitalisation et d’un surendettement évidents.

«Nous sommes confiants que la mise en place du Fonds d’Investissement Stratégique contribuera à préserver notre tissu productif voire à le renforcer. L’atteinte de cet objectif reste tributaire des moyens qui seront mis en place pour la déclinaison effective de ce fonds sur le terrain», a soutenu M. Alj.

Toujours pour préserver la compétitivité des entreprises, il convient de réduire le gap de compétitivité fiscal entre les secteurs formel et informel par la création de statuts fiscal et social incitatifs, a-t-il recommandé.

«Comme toute crise, celle que nous vivons actuellement présente de véritables opportunités que nous devons saisir au plus vite. À ce titre, la phase de relance de notre économie doit aussi nous permettre d’améliorer le climat des affaires et de repositionner notre pays dans les chaînes de valeur mondiales», a relevé le patron des patrons.

Pour cela, il serait nécessaire de revoir les accords de libre échange pour protéger le tissu entrepreneurial et industriel du Royaume, d’encourager l’innovation via par exemple l’instauration du crédit impôt-recherche, qui doit être érigé comme priorité, ainsi que d’opérer la modernisation du système judiciaire avec la dématérialisation des tribunaux et une meilleure justice des affaires, a-t-il préconisé.

Il s’agit également d’aboutir à la réforme de la charte de l’investissement, qui donne de la visibilité aux investisseurs locaux et étrangers et de mettre en place un e-gov efficient au profit du citoyen, de l’entreprise et du secteur public.

M. Alj a, par la suite, mis l’accent sur le volet fiscal, soubassement indispensable pour instaurer les bases d’une économie plus résiliente et compétitive.

«Nous sommes prêts à présenter les recommandations de la CGEM pour le PLF 2021 qui, pour nous, doit protéger le tissu productif, redonner confiance aux entreprises et intégrer la dimension sociale», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, M. Alj a indiqué que dans le cadre de sa mission de représentant des entreprises marocaines, tous secteurs, toutes régions et toutes tailles confondues, et animée par deux objectifs majeurs à savoir la préservation de l’emploi et la sauvegarde du tissu productif, la CGEM s’est penchée sur plusieurs sujets dans une démarche pragmatique et constructive.

Il est question notamment de l’ajustement avec les banques, la Caisse Centrale de Garantie et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) des mesures de soutien aux entreprises, de la Loi de finances rectificative et la question de déductibilité des dons en particulier, de la demande de report du SMIG et de la simplification de la procédure d’accès des ressortissants étrangers au territoire marocain.

«Cela dit, les mesures mises en place, jusqu’à présent, restent insuffisantes pour une relance effective surtout dans les secteurs les plus impactés. Nous sommes en attente de l’opérationnalisation rapide des annonces de Sa Majesté que Dieu l’assiste à l’occasion de la Fête du Trône, notamment le fonds d’investissement stratégique pour renforcer les fonds propres, fonds qui – nous sommes convaincus – jouera un rôle majeur dans la reprise de ces secteurs sinistrés notamment», a dit le président de la CGEM.

En plus de la mise en œuvre des mesures annoncées par Sa Majesté, «nous avons d’autres grandes priorités pour cette rentrée économique à savoir le volet social avec l’amélioration de l’Indemnité Perte d’Emploi et/ou l’instauration d’autres mécanismes comme une indemnité de chômage, mais aussi la mise en place de systèmes incitatifs à la déclaration des salariés à la CNSS, ce qui permettra de réduire le gap entre le formel et l’informel et de relancer l’emploi», a fait valoir M. Alj.

D’autres chantiers sociaux sont tout aussi primordiaux notamment l’amendement de la Loi sur la Grève et du Code du Travail sur lesquels nos positions sont claires et inchangées, a-t-il ajouté.

«L’heure est à l’action. Malheureusement, nous remarquons que la mobilisation, la réactivité et le sens de l’urgence observés en début de crise, notamment au sein du CVE, ne sont plus palpables, alors que la survie des entreprises et donc la pérennité des emplois sont extrêmement menacés. La crise inédite que nous traversons appelle à notre responsabilité, à notre engagement et à la persistance. Il y va sérieusement de notre équilibre social», a conclu M. Alj.

Related posts

Top