Un mixage entre l’enseignement présentiel et à distance est envisageable

Rentrée universitaire

Imane Brougi (MAP)

A l’instar des autres établissements relevant de l’Université Cadi Ayyad, l’Ecole Nationale des Sciences Appliquées (ENSA) de Marrakech a établi des scénarios à appliquer pour la prochaine rentrée universitaire selon l’évolution de l’état sanitaire, dont notamment la possibilité d’un mixage entre l’enseignement présentiel et à distance, a souligné le Directeur de l’ENSA de Marrakech, Mohamed Ait Fdil.

Dans ce sens, et pour capitaliser les efforts déployés, les enseignants ont été invités à préparer les ressources pédagogiques nécessaires du semestre d’automne pour les mettre à la disposition des étudiants, a relevé M. Ait Fdil dans un entretien accordé à la MAP.

Les mesures de sécurité sanitaire ont été aussi prises pour garantir une rentrée universitaire sûre pour les étudiants et le personnel enseignant et administratif, a-t-il indiqué.

Concernant la programmation des examens en septembre prochain, en raison de la situation épidémiologique liée à la Covid-19, il a affirmé que l’ENSA a pris toutes les précautions nécessaires pour réunir toutes les conditions optimales et indispensables à la réussite des examens.

En plus des mesures habituelles de la période des examens, d’autres ont été prises, notamment la programmation des examens dans le respect le plus absolu des conditions de distanciation physique entre les étudiants et l’information et la sensibilisation, par mail, des étudiants quant aux consignes de sécurité sanitaire à observer strictement, outre leur affichage au sein de cet établissement d’enseignement supérieur, a-t-il noté.

Au rang des mesures préventives et proactives adoptées figurent également la mise à la disposition des étudiants et du personnel, des outils et produits de désinfection nécessaires à utiliser avant l’accès aux salles d’examen, la prise de température au moment d’accès à l’établissement et la planification des entrées et des sorties de l’établissement de façon à éviter les regroupements des étudiants, ainsi que la prise en considération générale de la situation sanitaire dans l’élaboration du calendrier des examens.

Pour les préparations aux examens, M. Ait Fdil a souligné qu’en plus des cours dispensés à distance, les étudiants ont pu bénéficier des révisions durant le mois de juin, relevant que les étudiants ont assez de temps pour mieux se préparer aux examens et qu’ils ont suivi plus de la moitié des cours programmés en ce semestre en présentiel, ce qui les rend capables de réussir.

Sur l’expérience de l’enseignement à distance, le directeur de l’ENSA a fait savoir que le passage d’un enseignement présentiel à un enseignement à distance n’était pas très difficile du fait que les enseignants de l’ENSA-Marrakech utilisaient déjà des ressources numériques avec leurs étudiants.

Globalement, l’enseignement à distance dispensé est de qualité satisfaisante et répondait aux aspirations des étudiants mais, il est à signaler que pour cette première expérience, un certain nombre d’aspects d’ordre pédagogiques et techniques doivent être évoqués tels que : un enseignement à distance devrait utiliser une pédagogie spécifique : scénarisation de l’acte d’enseigner différente de celle de l’enseignement présentiel, mise en situation des apprentissages différente, un travail continu et programmé, plus d’interactivité devrait être privilégiée, … a-t-il fait observer.

Par ailleurs, M. Ait Fdil a jeté la lumière sur les contraintes rencontrées par les étudiants, en l’occurrence celles d’ordre technique (accès à la plateforme, débit internet faible qui cause des problèmes liés au téléchargement de documents et au suivi des cours en direct) et les contraintes d’équipement (une partie des étudiants ne disposent pas d’ordinateurs portables et travaillent sur des smartphones, d’autres ne disposent pas de connexion fiable, alors que certains n’ont pas de ressources financières pour avoir une connexion journalière en internet).

Il a également cité les contraintes d’ordre géographique liées au fait que certains étudiants habitent des zones ne disposant pas de connexion stable et qui n’ont pas pu bénéficier correctement de cet apport qu’a constitué l’enseignement à distance. Ces étudiants sont fortement lésés par rapport à leurs collègues des villes, a-t-il déploré.

M. Ait Fdil s’est attardé aussi sur les contraintes d’autonomie qui concernent certains étudiants, notamment ceux de la première année du cycle préparatoire, qui ne sont pas encore assez autonomes dans leurs études, ce qui est de nature à créer chez eux des surmenages et augmente leur stress.

Et de conclure que cette situation est amplifiée par le confinement strict imposé afin d’endiguer la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus.

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