Montée des défaillances et double choc d’offre et de demande

Baromètre COFACE

L’épidémie du Covid-19 pourrait entrainer un choc plus violent dans les économies émergentes, annonce le baromètre de la Coface. Le choc est double car il touche à la fois l’offre et la demande. Les répercussions de cette pandémie mondiale sont à caractère unique et rendent les comparaisons avec les anciennes crises insignifiantes.

Conséquences: le coronavirus entrainera la première récession en 2020 de l’économie mondiale depuis 2009 (-1,3%). Les pronostics tablent sur une chute du commerce mondial de 4,3% et une hausse de 25% des défaillances d’entreprises. Le choc  cette fois-ci, n’est pas dû à une crise financière mais touche  «l’économie réelle où les individus ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail et où les entreprises subissent des ruptures de chaînes d’approvisionnement en biens intermédiaires».

L’analyse de la Coface indique que le double choc d’offre et de demande affecte un grand nombre de secteurs d’activité au point qu’il est utile de s’interroger sur les secteurs qui  seraient épargnés par la crise sanitaire mondiale. Il s’agit des télécommunications, eau, assainissement et de la consommation des produits agroalimentaires et pharmaceutiques. Tous les autres secteurs sont durement touchés: tourisme, hôtellerie, restauration, loisirs et transports  en plus de quasiment tous les segments de la distribution spécialisée et la plupart des filières manufacturières hors industrie agro-alimentaire.

Ce choc d’offre s’aggrave  par un  choc de demande puisque de  nombreuses dépenses de consommation de biens et services sont annulées ou reportées. Le confinement pénaliserait la consommation des biens de consommation durables comme l’automobile, le textile et l’habillement ou encore les produits électroniques, sont aussi susceptibles d’être quasiment réduites à zéro…

La Coface s’attend à une plus forte hausse de défaillances d’entreprises depuis 2009,  soit plus de +25%  en 2020. A cela s’ajoute le fort risque de hausse de crédit des entreprises et «ce même si l’on se place dans un scénario où l’activité économique redémarrerait graduellement dès le 3e trimestre et en excluant l’hypothèse d’une deuxième vague d’épidémie au second semestre».

L a situation dans les économies émergentes est d’autant plus préoccupante à cause de la gestion difficile de la pandémie,  de la chute des  cours du pétrole et d’importantes sorties de capitaux multipliés par quatre  qu’en 2008.

Le risque est de voir aussi une forte baisse du volume des échanges internationaux avec une possible modification de la structure des échanges de biens entre les pays. Cela repose sur les prix de pétrole, les coûts du transport maritime et la confiance des entreprises manufacturières. A plus long-terme, la crise du COVID-19 pourrait également avoir des conséquences sur la structure des chaînes de valeur mondiales confirme l’analyse.

L’on rappelle que la principale source de vulnérabilité des entreprises, dans le contexte actuel, est leur forte dépendance à un nombre réduit de fournisseurs situés dans quelques pays. Augmenter leur nombre pour anticiper de possibles ruptures dans les chaînes d’approvisionnement sera donc désormais une priorité pour les entreprises… conclut la Coface.

Fairouz El Mouden

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