Les examens classiques à distance «possibles» mais plus «difficiles» à mettre en œuvre

Enseignement supérieur

Propos recueillis par Saad Bouzrou (MAP)

 Les évaluations sous forme d’examens classiques surveillés à distance sont “possibles” mais plus “difficiles” à mettre en œuvre, a souligné le directeur de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation pédagogique au ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur, Mohamed Tahiri.

“Ces évaluations requièrent la vidéosurveillance de l’environnement de l’étudiant et un moyen de l’empêcher de chercher des éléments de réponse sur Internet”, a-t-il fait savoir dans un entretien accordé à la MAP, dans le contexte d’une année universitaire chamboulée par la pandémie de la Covid-19.

Des solutions technologiques existent, mais elles sont “coûteuses” aujourd’hui et n’écartent pas totalement le risque de triche, explique-t-il.

En ce qui concerne “les évaluations où la surveillance n’est pas nécessaire ou ce que l’on appelle dans le jargon anglo-saxon +Take home exam+, elles ne posent évidement pas de problèmes”, a estimé M.Tahiri, précisant que des évaluations orales (examen, exposé, …) sont également tout à fait “faisables” à distance et ont d’ailleurs été utilisées dans les établissements marocains lors de cette pandémie.

Quant aux contraintes auxquelles se heurtent l’organisation des examens au niveau supérieur, le responsable a insisté d’abord sur le fait que les évaluations et les examens sont “une affaire” pédagogique qui relève des universités.

Il a, ensuite, affirmé que le ministère a donné des orientations qui constituent un “cadre général” permettant d’assurer les conditions sanitaires appropriées pour préserver la santé des étudiants, des enseignants et du personnel administratif, ainsi que l’équité et l’égalité des chances.

Et de rappeler dans ce sens que les options retenues consistaient à reporter à septembre les examens en présentiel impliquant de grands effectifs -comme c’est le cas des examens des établissements à accès ouvert- et effectuer des évaluations en présentiel à partir de la mi-juillet lorsque les effectifs des étudiants sont réduits et les conditions sanitaires requises sont assurées.

Il a également été décidé, a poursuivi M.Tahiri, de recourir dans la mesure du possible à des formes alternatives d’évaluation.

“A cet égard, il y a lieu de signaler que même dans les conditions normales, certains enseignements, notamment de la dernière année de licence, ainsi que pour les années de préparation du Master, sont évalués sur la base de travaux de synthèse, de projets, d’étude bibliographique, etc”, a-t-il fait remarquer.

S’agissant de l’expérience de l’enseignement à distance, M. Tahiri a relevé que les universités et les établissements d’enseignement supérieur se sont “totalement” investis pour relever ce défi, afin “d’assurer la continuité pédagogique au profit des étudiants”, soulignant que le souci “d’équité” en matière d’accès pour bénéficier du mode d’enseignement à distance a toujours été présent.

Dans ce cadre, le ministère a coordonné, avec l’appui du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie Verte et Numérique et de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications et a sollicité les opérateurs de télécommunication pour garantir, au profit des étudiants, un accès gratuit aux ressources pédagogiques numériques hébergées dans des sites institutionnels et sur des serveurs installés sur le territoire national, a-t-il fait valoir.

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