Une vulnérabilité préexistante exacerbée par la Pandémie

Journée internationale des migrants

Par Ghita AZZOUZI – MAP

Proclamée par l’Organisation des Nations unies le 4 décembre 2000, la journée internationale des migrants commémore l’adoption de la Convention internationale du 18 décembre 1990 sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

Elle est célébrée tous les 18 décembre dans les États membres de l’ONU dans le dessein de « dissiper les préjugés » sur les migrants, « de sensibiliser l’opinion à leurs contributions dans les domaines économique, culturel et social, au profit tant de leur pays d’origine que de leur pays de destination » et de « promouvoir leurs droits fondamentaux à la sécurité, à la dignité et à la paix ».

Ils sont près de 300 millions dans le monde. Ces migrants, que ce soit en raison de l’insécurité, de la faim ou de la précarité, ont quitté leur pays d’origine à la quête d’un avenir et de conditions meilleurs. Or, ils se sont retrouvés face à une crise sanitaire sans précédent qui est venue s’ajouter à la vulnérabilité, à l’incertitude et à la souffrance qu’ils vivaient déjà.

Dans ce contexte, la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a souligné dans un message marquant la commémoration de cette Journée que « cette crise est venue exacerber la vulnérabilité des migrants, ajoutant que chez ces personnes qui ont tout quitté pour fuir la violence, la pauvreté, les catastrophes naturelles, et qui vivent dans des situations de grande précarité sur leur nouveau sol d’asile, l’avenir s’est bien souvent obscurci ».
« La fermeture des frontières, les restrictions de déplacement et les mesures de confinement adoptées pour freiner la diffusion du virus, ont remis en question la possibilité même du départ, pour reconstruire ailleurs une vie que l’on espère meilleure », a-t-elle fait valoir.

Mme Azoulay rappelle en outre que l’UNESCO, fidèle à son mandat en faveur de la diversité culturelle et des droits humains, s’engage au quotidien à œuvrer à l’inclusion des migrants dans leur société d’accueil, notant que c’est une mission cruciale, qui doit en particulier atteindre les plus fragiles, c’est-à-dire les femmes et les enfants.
À cet égard, la Mission permanente du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève a co-organisé un panel de haut niveau sous le thème « l’amélioration de l’accès des migrants aux soins de santé dans le contexte de la pandémie de Covid-19 ».

Initié sous un format virtuel, ce panel, co-organisé avec le Portugal, l’organisation internationale pour les migrations (OIM), la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et l’organisation Friends of Migration, a été l’occasion d’examiner l’impact de la crise sanitaire sur les migrants et les personnes déplacées, ainsi que les moyens de promouvoir les soins et la prise en charge sanitaire de ces personnes dans le contexte particulier de la pandémie.
Le panel qui illustre le leadership du Maroc sur la question migratoire, a été également l’opportunité d’exposer la politique volontariste initiée par le Royaume pour favoriser l’accompagnement social des migrants et garantir l’accessibilité des services de santé à ces personnes, outre les actions de solidarité entreprises par le Maroc pour soutenir les pays africains dans leurs efforts de lutte contre la pandémie.

Sur le plan national, le Maroc ne ménage aucun effort pour contribuer à la mise en œuvre des objectifs du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (pacte de Marrakech), a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

La Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) et la Stratégie Nationale pour les Marocains Résidant à l’Etranger (SNMRE), convergent avec les objectifs du Pacte, a souligné M. Bourita dans une allocution lors de la Réunion de Haut Niveau de Lancement du Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur le Pacte mondial pour des Migrations sûres, ordonnées et régulières.

Dans le même sens, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, Omar Zniber a souligné que le Maroc, fidèle à ses valeurs et ses engagements, n’a cessé de plaider pour une approche globale et concertée du phénomène migratoire, tout en jouant un rôle constructif et fédérateur sur le plan régional et international, pour faire avancer l’agenda mondial des migrations.

« Le Royaume, qui est passé ces dernières années d’une terre d’émigration et de transit à un pays d’accueil des migrants, a adopté une politique migratoire volontariste et exemplaire, basée sur des valeurs humanistes et de solidarité, incarnée dans la SNIA », a-t-il fait observer.

La SNIA, a rappelé M. Zniber, a assuré l’accès des migrants et réfugiés aux services de base, notamment l’éducation, la santé, le logement, la formation professionnelle et l’emploi, ainsi que l’organisation de deux campagnes exceptionnelles de régularisation de la situation des milliers de migrants, en vue de leur fournir une meilleure intégration.

D’autre part, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) organise du 17 au 21 décembre une série d’émissions-débats à destination des Marocains du monde à l’occasion de cette journée.

La programmation intitulée « Les migrants, une chance pour l’humanité », qui sera diffusée sur Awacer TV relevant du CCME, s’arrêtera sur les droits et intérêts des Marocains du monde, principalement les personnes vulnérables, la contribution de la communauté marocaine dans les domaines scientifique, culturel, social et économique dans les pays de résidence et au Maroc, ainsi que sur les jeunes et les principaux enjeux et défis en lien avec l’actualité.

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