Le changement climatique n’est plus un risque, il se manifeste partout. Si la personne humaine, par son intelligence, s’adaptera aux modifications qu’elle subira du fait de l’aggravation de l’aléa climatique, les populations actuelles souffriront par ses conséquences sur leur écosystème, leur santé, leur mode de vie et sur l’économie qui régit leurs activités.
Qu’ils soient dans un pays développé où les droits de la personne humaine sont relativement bien ancrés dans les relations humaines ou qu’ils soient dans un pays en voie de développement où ces droits font encore l’objet de négociations et de luttes, les pauvres, les démunis et les défavorisés en subiront les plus forts dommages.
La vingt sixième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26) se tient à Glasgow en Ecosse, au Royaume Uni. Cela fait donc 26 années que les responsables étatiques de la planète se réunissent et délibèrent pour trouver un modus vivendi et un modus operandi, dans la transparence et l’efficacité, concernant le réchauffement du climat terrestre qui ne cesse de s’accroitre.
Le scepticisme n’étant plus de mise devant la réalité de l’aggravation de l’effet de serre, suite aux activités de l’homme, et de son impact surpassant celui « de période pluriséculaire (pendant) laquelle les températures de l’hémisphère (Nord) ou du monde aient pu atteindre ou dépasser celles du XXe siècle », l’urgence d’agir est évidente.
Sauf que les réunions de la COP se suivent et n’aboutissent à rien de concret. La réponse à l’urgence climatique est renvoyée à des horizons de plus en plus lointains alors que les émissions des gaz à effet de serre n’ont pas cessé de croitre depuis l’accord de Paris lors de la COP 21.
La dépendance au charbon et aux combustibles fossiles reste pesante dans la réalisation du développement économique projeté dans le cadre d’une mondialisation égoïste, antisociale et destructrice de l’environnement.
La vulnérabilité de la planète, dans son ensemble, ne semble pas être prise en considération par ceux qui ont les moyens de le faire en encadrant sévèrement leurs « contributions nationales » ; alors que des pays, moins pourvus économiquement, s’essayent à verdir leurs activités économiques.
Dans certains pays, l’instauration d’un « marché du carbone » occulte l’encouragement perfide des pollueurs à continuer leurs émissions de gaz à effet de serre au lieu de les inciter à les réduire.
La suggestion d’une « finance Climat », promise aux pays en voie de développement, est loin d’être concrétisée par les puissants ; alors que ces derniers, et à tous les niveaux, pratiquent le greenwashing autant que se pratique le blanchiment d’argent de la finance noire grâce aux paradis fiscaux et leur rôle dans les circuits monétaires et financiers.
Dans le contexte actuel de la COP 26, le Royaume du Maroc, pays faiblement émetteur de CO2, hôte de la COP 22 en 2016, appelle en conformité avec son engagement sur le climat, « la communauté internationale à cesser de tergiverser et à s’attacher plutôt à progresser vers la mise en œuvre de solutions concrètes selon un calendrier bien défini. ».
Sera-t-il suivi dans ce dessein de « promouvoir, au niveau mondial, une intelligence collective qui ouvre la voie à l’avènement d’une société humaine pérenne, solidaire et propice aux principes de justice et d’équité, aux valeurs du vivre-ensemble. » ?
Dans l’attente, l’espoir persiste que les participants à la COP 26, représentant les Etats et les organisations non gouvernementales, peuvent, à la suite d’une « douche écossaise », se ressaisir et changer de comportement pour trouver un consensus sur l’urgence climatique aux fins de mettre un terme au radotage qui risque de faire du rassemblement de Glasgow une 26ème réunion… et puis s’en vont, comme les petites marionnettes.