Il y a quelques semaines, Al Bayane se faisait l’écho de l’intérêt que portait un fonds d’investissement à Sochepress. On connaît désormais le nom du repreneur du distributeur de presse. Il s’agit d’Edito Ventures, rattachée à Upline Group, la banque d’affaires filiale du Groupe Banque Populaire. Edito Ventures vient d’acquérir 80% des parts de Sochepress, elle-même filiale du groupe français Presstalis, spécialiste de la distribution d’ouvrages dans le monde. Suite à cette acquisition le groupe, détenteur de Sapress, s’offre le monopole du secteur de la distribution de la presse au Maroc.

À terme, Edito Ventures prévoit de prendre le contrôle total du capital de Sochepress. Selon le directeur général de Sapress, le maintien de Presstalis dans le tour de table «est une situation à très court terme. Presstalis, qui détient encore 20 % de Sochepress, se retirera rapidement, le temps de stabiliser le rapprochement».

Edito Ventures vient ainsi soulager la maison-mère du distributeur Sochepress. Il faut dire que Presstalis a procédé à l’acquisition de la totalité des parts de Sochepress en 2008, suite au rachat des parts de la famille Lahrizi (50%). Quoique depuis quelques temps, le groupe français est souvent menacé de faillite. Plusieurs plans de sauvetage ont été mis en place par l’État français pour sortir la maison-mère de la crise.

Ces actions ont permis à cet acteur majeur de la distribution d’ouvrages dans le monde de poursuivre ses activités. Le dernier coup de pouce accordé par l’État français à Presstalis et qui s’est matérialisé par un prêt de 90 millions d’euros, incluait aussi l’obligation de céder certaines de ses activités. Suite au rachat de 80% des parts par Edito Ventures, Presstalis serait-il tenté d’abandonner sa présence sur le continent africain, en vendant 100% des parts à Edito Ventures ? En tout cas, cette opération en dit long sur la situation financière du groupe français.

Cette opération pose tout de même quelques questions en matière de concurrence. À l’image de la fusion Lafarge – Holcim, Sapress ou son détenteur se retrouve désormais en position de “monopole“ sur le marché de la distribution.Comment une telle opération a-t-elle pu recevoir l’assentiment du Conseil de la Concurrence ? Quelles répercussions une telle concentration peut avoir sur le marché et les clients ? Driss Guerraoui et son équipe ont une réponse à donner au public…

Soumayya Douieb

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