Troisième au classement international de l’Indice de Performance Climatique (IPC), le Royaume du Maroc se trouve ainsi sur le podium des états prodiguant des efforts pour protéger le climat de notre planète. A lire la nouvelle, on se sent assuré par ces temps où le froid s’installe, où les pluies sont tardives et que quand elles se précipitent, elles le font par des averses plus intenses.
Cette place très honorable est due à la place que prennent les énergies renouvelables dans la production de l’électricité dans notre beau pays où le soleil et le vent présentent des gisements potentiels remarquables.A espérer que l’électrification rurale menée, depuis longtemps, pour l’usage domestique devrait intéressée aussi les usages agricoles et autres, là où la bouteille de gaz reste plus que présente.
Par l’usage d’une électricité disponible et d’un cout supportable, la situation des ménages, particulièrement dans les territoires où le froid est intense, devrait s’améliorer pour leur bienêtre et pour la protection de la forêt.Les coupes clandestines ne fournissent pas seulement du bois de chauffage, elles intéressent peut-être plus le bois noble comme celui provenant du cèdre et autres essences à valeur commerciale reconnue. Il serait utile que des campagnes de reboisement se fassent d’une manière plus apparente, plus efficace et plus ambitieuse que la stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030». Entre autres bénéfices, cela protégerait les versants et leur capital sol, les retenues de barrages de l’envasement et donnerait aux paysages cette verdoyance qui plait à la vue.
Le royaume gagnerait ainsi en points sur la rétention du dioxyde du carbone par la photosynthèse ; et l’oxygène, rejeté dans l’atmosphère, nettoiera le corps et l’esprit de la population.Le score concernant la réduction des émissions des gaz à effet de serre serait alors certainement plus apprécié par les experts de l’IPC que cette « élimination partielle des subventions concernant les combustibles fossiles » considérée ;et dont le profit induit par cette mesure reste encore en travers de la gorge des consommateurs, victimes d’une probable entente sur les prix à la pompe.
Sans occulter les avancées réalisées, il reste encore à faire pour que« les modes de consommation en la matière soient durables et que leur développement ne soulève pas à la fois des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. ».
Il va sans dire que l’acquisition de la médaille de bronze pour l’Indice de Perfection Climatique pousse à réfléchir sur l’amélioration d’autres climats.
De prime abord, l’aridité du climat social nécessite une politique volontariste à même de niveler les inégalités sociales et les disparités territoriales que la pandémie de la covid-19 a mis en exergue encore plus.Autant que pour le climat de la planète, il urge de prendre « le taureau par les cornes » car comme le souligne le rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental «Il n’y a plus de temps à perdre : le Maroc a besoin d’une refondation de son système de sécurité et d’assistance sociales afin d’assurer à ses citoyennes et ses citoyens une couverture décente à toutes les étapes de leur cycle de vie». Les inégalités et la précarité sociales sont plus dures à supporter dans la maladie, le handicap que dans le besoin.
Les difficultés des conditions économiques, exacerbées par la crise sanitaire, nécessitent un nouveau modèle de développement créateur de richesses et émancipateur, répondant aux attentes formulées par les promesses et les espoirs et annihilant les craintes et les désespoirs.Si « Le privé doit sortir de la logique du mur des lamentations », le climat des affaires doit être transparent par le droit et réglé par la justice afin que ses nuages scandaleux disparaissent à jamais. Le renforcement du rôle de l’Etat doit permettre au pays de compter sur son capital humain et d’améliorer sa capacité de résistance et d’affrontement des conséquences à venir de la crise multiforme provoquée par la pandémie.
Le climat politique doit permettre la levée du smog ambiant par la consolidation du processus démocratique et l’affirmation de la participation populaire à tous les niveaux de la prise de décision. Il urge que les conditions internes et externes à l’activité des partis politiques s’améliorent. Les prochaines échéances électorales doivent constituer l’occasion pour le renouvellement des élites locales et nationales, en relation avec une dynamisation des institutions et une politique de proximité dans l’intérêt général.
Alors, plus que la médaille de bronze accordée pour la perfection climatique, on briguera l’or pour l’émergence, à tous les niveaux, de notre beau pays.