La croissance verte, des atouts mais de nombreux défis pour le Maroc

Par Fairouz EL Mouden

Le CMC revient dans sa dernière publication sur la croissance verte et les changements climatiques. L’économie verte favorise ainsi une croissance économique durable et inclusive tout en préservant les actifs naturels. Cela devient nécessaire dans la phase post-Covid pour appuyer les plans de relance engagés depuis plus d’une année.

Le spécial du centre marocain de conjoncture met en effet l’accent sur les atouts et les défis de l’économie verte respectueuse de l’environnement naturel et socialement inclusive.  Pour les analystes du centre «la croissance verte vise à favoriser une croissance économique durable, au bénéfice de tous et compatible avec la préservation des actifs naturels ». Ainsi, la transition verte devient inéluctable, au vu des menaces que représente le changement climatique pour l’économie et la stabilité des entreprises et des communautés.

D’ailleurs, « les plans de relance post-Covid devraient être mis à profit pour favoriser une croissance verte à même d’améliorer la situation environnementale tout en stimulant l’activité économique et en accroissant le bien-être de tous », soutient l’analyse.

La croissance verte implique par ailleurs, un processus de Décarbonation de l’Industrie dans la mesure où les exportations marocaines devraient tenir compte d’une nouvelle mesure non tarifaire relative à l’empreinte carbone. « La taxe carbone, instituée pour la promotion de l’économie verte dans les économies partenaires, devra grever la compétitivité des produits exportés dans un environnement fortement concurrentiel ». D’où la menace sur les exportations marocaines vers l’UE d’autant plus que les pays concurrents prennent suffisamment d’avance s’agissant de la conformité de leurs produits aux nouvelles exigences en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

L’inquiétude n’est pas pour autant démesurée puisque la stratégie de développement des énergies renouvelables en marche commence à produire ses premiers résultats et devra même se consolider davantage à l’avenir. Idem pour le programme « Tatwir-Croissance Verte » initié dernièrement en faveur des TPME pour soutenir l’effort de décarbonation de l’industrie qui s’inscrit dans le cadre de cette stratégie.

Le CMC revient aussi sur les objectifs de la Génération Green et le Plan Maroc Vert pour souligner l’urgence de renforcer le capital humain et la pérennité du développement agricole. Sans oublier le stress hydrique auquel est confronté le Maroc et qui le met face à une croissance rapide de la demande en eau et à la menace pressante de la dégradation des ressources hydriques malgré la construction des barrages vu les cycles récurrents de sécheresse.

L’analyse se focalise aussi sur le la promotion de la Finance verte au Maroc comme outil pour lutter contre le réchauffement climatique. Le Maroc, rappelle-t-on « a mis en place une Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) qui cible une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 42% à l’ horizon 2030, et élaboré une feuille de route pour inciter son système financier à faire la promotion de la Finance Verte ». Néanmoins, le chemin à parcourir est encore long au regard des besoins en financements verts estimés pour le Maroc à plus de 50 Milliards USD.

La question de la croissance verte renvoie aussi et surtout aux perspectives de la transition énergétique à l’horizon 2030 ?, S’interroge le CMC qui estime que le Maroc demeure fortement dépendant au plan énergétique de ses approvisionnements à l’extérieur. Les besoins en matière d’énergie sont couverts par les importations à hauteur d’une proportion moyenne dépassant 90 %, constate le centre. Pour rappel, le Maroc s’est engagé dans un vaste programme d’investissement pour le développement des énergies renouvelables. Ce programme vise à répondre aux besoins croissants de l’économie tout en veillant à la préservation du capital naturel. Le Maroc projette dans ce cadre, de couvrir la demande d’électricité par les énergies renouvelables à hauteur de 52 % à l’horizon 2030.

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