Séries de Ramadan
Le Syndicat marocain pour les professionnels des arts dramatiques (SMPAD) a affirmé que « la liberté de critique est garantie à tous, sans pour autant restreindre la liberté de création ».
Le Syndicat réagissait au débat suscité récemment par des œuvres télévisuelles diffusées à l’occasion du mois de Ramadan que certains y voyaient une atteinte à des professions spécifiques.
Dans son communiqué, en réponse aux positions appelant à réduire le champ de la liberté de création dans le drama télévisuel, le SMPAD affirme avoir suivi, avec une « grande préoccupation et étonnement”, des réactions « surprenantes et incompréhensibles » envers des productions ramadanesques de cette année, que certains y voient une atteinte à des catégories professionnelles ».
La critique des contenus des œuvres artistiques de la part du grand public, des critiques et des différentes catégories sociales « est un droit garanti et légitime, sur lequel on peut capitaliser pour la promotion et le développement des productions nationales », souligne-t-il.
Et de relever que la critique sociale des œuvres artistiques, notamment dramatiques, est un principe universel, garanti par la loi et la constitution en vertu de l’article 25.
«Le public et les critiques sont en droit d’évaluer l’œuvre, voire même de la rejeter du point de vue artistique, mais sans pour autant essayer de restreindre la liberté de création qui est un droit humain », affirme-t-on.
Le Syndicat explique en outre que les œuvres à travers les caractères négatifs des personnages ne cherchent pas la généralisation, mais reflètent seulement le personnage imaginé par l’artiste.
Et de conclure que la création artistique revêt toujours un aspect symbolique malgré son degré de réalisme, alors que les éléments réducteurs et dénigrants ne sont évidents que lorsqu’ils sont dépourvus de contextes, se réalisent d’une manière directe sans histoire, ni événements, ou quand ils ont des objectifs incitatifs clairs, ce qui n’est pas le cas pour aucune des œuvres concernées.
Le Conseil Supérieur de la Communication audiovisuelle (CSCA) avait réaffirmé, à l’issue de sa réunion du 27 avril 2021, l’importance de préserver la liberté de création suite à plusieurs plaintes concernant différentes œuvres de fiction télévisuelle.
Il a également réitéré l’affirmation que la liberté de création artistique telle que garantie par la Constitution fait partie intégrante de la liberté de la communication audiovisuelle.
Pour le Conseil, l’œuvre fictionnelle ne peut s’accomplir ni prétendre à une valeur artistique sans une liberté effective à tous les niveaux de la conception de l’œuvre à savoir le scénario, les situations, les scènes, l’interprétation et les dialogues, expliquant que cet impératif de liberté est encore plus patent lorsqu’il s’agit d’œuvres comiques ou parodiques.
En outre, le CSCA a décidé que la représentation critique d’une profession concernée dans une œuvre audiovisuelle de fiction ne constitue pas une diffamation telle qu’elle est légalement définie, ni ne comprend nécessairement une intention d’offenser ou de nuire, notant qu’elle renvoie, en revanche, au droit de l’auteur de l’œuvre de faire, en toute liberté, les choix artistiques qui lui conviennent.