Automobile
Le constructeur automobile General Motors a dévoilé un objectif ambitieux: doubler son chiffre d’affaires annuel d’ici 2030 en vendant bien plus de véhicules électriques et de logiciels, dont un nouveau système d’aide à la conduite qui sera déployé à partir de 2023.
Le numéro un du secteur aux États-Unis cherche à convaincre les investisseurs que GM, valorisé à environ 78 milliards de dollars en Bourse, peut être considéré comme une entreprise d’avenir au même titre que Tesla, valorisé dix fois plus à Wall Street. Le groupe, qui a dégagé en 2020 un chiffre d’affaires de 122 milliards de dollars, a déjà annoncé vouloir consacrer 35 milliards de dollars d’ici 2025 au développement de véhicules électriques et autonomes. Le but est de proposer sur le marché 30 modèles de véhicules électriques en 2025, dont un pick-up Silverado qui sera officiellement présenté en janvier. De plus, le groupe aspire à produire uniquement des voitures sans moteur thermique en 2035.
Plus de la moitié des usines du groupe en Amérique du Nord et en Chine devrait être capable de produire des véhicules électriques d’ici 2030, a précisé GM mercredi à l’ouverture de deux jours de présentations aux investisseurs. Le vénérable constructeur a des atouts à faire valoir, a assuré Mary Barra, à la tête du groupe depuis 2014: une main-d’œuvre qualifiée, des bâtiments déjà construits, un réseau de concessionnaires établis. «Lorsque nous appuyons sur la pédale d’accélérateur, nous pouvons vraiment évoluer assez rapidement», a-t-elle souligné lors d’un briefing avec la presse. Grâce à ses capacités existantes, le groupe est notamment capable de proposer des véhicules électriques «vraiment abordables», a assuré Mme Barra.
GM prévoit ainsi d’offrir, à une date indéterminée, un SUV Chevrolet à environ 30.000 dollars. Dans le même temps, «les véhicules sont devenus des plateformes de logiciels», a souligné la responsable. Le groupe compte sur le développement de sa plateforme Ultifi, qui propose divers services et applications disponibles sur abonnements, pour générer des revenus supplémentaires. Pour compléter son offre, le groupe a dévoilé mercredi un nouveau système d’aide à la conduite.
GM propose déjà une technologie permettant aux propriétaires des voitures de la marque haut de gamme Cadillac de rouler sans les mains sur le volant, mais toujours sous surveillance, principalement sur autoroute sous le nom de Super Cruise. Il veut étoffer cet outil en une nouvelle solution baptisée Ultra Cruise, qui devrait permettre in fine de laisser la voiture manœuvrer 95% du temps, sur autoroute, mais aussi en ville et en banlieue. Le conducteur pourrait n’avoir à reprendre le volant que dans les zones de construction ou sur les intersections complexes par exemple. Cette nouvelle option serait disponible sur plus de 3 millions de kilomètres de voies aux États-Unis et au Canada lors de son lancement en 2023 et plus de 5,6 millions à terme.
GM prévoit de la proposer dans un premier temps sur les modèles haut de gamme au fur et à mesure de leur sortie. La solution actuellement disponible sur Cadillac, Super Cruise, serait, parallèlement, étendue à des véhicules plus standard. Le groupe de Détroit se positionne ainsi un peu plus en concurrence directe avec Tesla, qui propose déjà un système d’assistance à la conduite de régulation de vitesse et de changement de voie sur autoroutes sur tous ses véhicules sous le nom d’Autopilot et travaille au déploiement d’un système de conduite autonome plus complet.
Pour doubler son chiffre d’affaires d’ici 2030, GM compte aussi sur une «croissance modérée» de son portefeuille actuel de véhicules thermiques, sur le développement de solutions de financement et d’assurance, de services de livraisons et sur ses activités ou la défense.