Première gigafactory en dehors de l’Europe
Le suédois Northvolt a choisi jeudi le Canada pour sa première méga-usine de batteries en Amérique du Nord, qui sera implantée à côté de Montréal pour un investissement initial de 7 milliards de dollars canadiens (5 milliards d’euros).
« Grâce à son accès unique à l’énergie renouvelable et aux matières premières, nous considérons le Québec comme la base d’opérations idéale pour la première gigafactory de Northvolt en dehors de l’Europe », a déclaré Paolo Cerruti, PDG du groupe en Amérique du Nord dans un communiqué.
Ce projet de batteries pour les voitures électriques en Amérique du Nord du groupe suédois avait été annoncé en mai dernier mais le groupe devait encore choisir entre les Etats-Unis et le Canada pour le site.
Cette usine qui représente l’investissement privé le plus important de l’histoire du Québec a reçu des subventions du gouvernement canadien et de la province, précise le groupe. Elle emploiera jusqu’à 3.000 personnes.
Le Canada engagera des capitaux jusqu’à un maximum de 1,34 milliard de dollars canadiens dans le projet et le Québec 1,37 milliard de dollars canadiens, selon un communiqué conjoint du gouvernement fédéral et provincial.
La construction de la première phase du projet, d’une capacité de 30 GWh, devrait commencer avant la fin de l’année et les premières opérations devraient débuter en 2026.
Ce projet va « permettre de créer des dizaines de milliers d’emplois indirects à travers le Québec et le Canada. C’est une excellente nouvelle pour les travailleurs et pour l’industrie », a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau lors d’une conférence de presse.
« Le Québec est en train de mettre en place tous les éléments de la filière batteries, de la mine jusqu’au recyclage », a renchéri François Legault, Premier ministre du Québec.
Les groupes Volkswagen et Stellantis (anciennement Fiat Chrysler) ont récemment également annoncé des investissements pour la construction d’usine de batteries pour voitures électriques de plusieurs milliards de dollars au Canada.
Le Canada déploie depuis quelques années des efforts considérables pour attirer les acteurs du secteur des véhicules électriques, vantant ses incitations fiscales, son énergie propre et ses nombreux minéraux rares.
La stratégie canadienne s’inscrit dans la lignée de celle de son premier partenaire commercial, les Etats-Unis, dont le grand plan climat baptisé « Inflation Reduction Act »(IRA) prévoit des milliards de dollars de subventions pour les industries vertes.
Le secteur canadien de la fabrication automobile emploie plus de 500.000 personnes, pèse 14 milliards de dollars dans le PIB annuel du Canada et est l’une des principales industries exportatrices du pays.