Les institutions de Bretton Woods dans le viseur des militants écologistes

Assemblées annuelles du FMI et la BM

Khalid Darfaf  

Parmi les sujets brulants qui sont mis sur la table des travaux des assemblées annuelles  du FMI et de la BM, figure en premier lieu la question du réchauffement climatique. Or, la question qui se pose aujourd’hui  avec acuité, est ce  les institutions de Bretton Woods disposent d’une véritable volonté pour faire face à ce défi planétaire ?  Pour ces deux instances, atteindre un tel objectif requiert  des bases structurés, voire institutionnalisées, affirment-elles dans une déclaration commune. Cependant, il faut dire que l’on leur reproche souvent leur faible implication dans la lutte contre le réchauffement  climatique. D’ailleurs, les militants  du « Glasgow Actions Team », prévoit d’organiser une série d’activités à la cité d’ocre pour protester contre la banque mondiale tout en l’invitant à prendre des mesures audacieuses en matière de climat, à commencer par la cessation des investissements dans les énergies fossiles, apprend-on  dans un communiqué rendu public.Notons dans ce sens que l’ancien président de la BM, David Malpass, s’est-il attiré les foudres en rejetant toute idée qui met l’accent sur le rôle néfaste des énergies fossiles dans le changement climatique. Et en dépit que le nouveau président de la BM, Ajay Banga,  s’est engagé à augmenter les fonds destinés pour faire face à la crise climatique, les militants écologistes considèrent  que cet annonce non suivie d’actes n’est point suffisante.

Dans une déclaration à la presse, Andrew Nazdin, directeur de Glasgow Actions Team a indiqué que « la gestion de la question climatique  ne se limite pas à une simple déclaration » avant de mettre l’accent sur le fait qu’il est « inexcusable de continuer à financer de nouveaux projets pétroliers et gaziers. »  Et de poursuivre : « nous attendons un engagement clair pour mettre fin à tout nouveau financement d’énergies fossiles. », a-t-il noté en substance.

400 milliards de dollars par an

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Contacté par Al Bayane, Benhrimida Mohamed, professeur des sciences de gestion à l’ENCG-Casablanca, a indiqué que ces derniers temps, le changement climatique est devenu un sujet récurrent dans le discours et les recommandations des institutions financières internationales à savoir le FMI et la BM. Autrement dit, « la lutte contre les effets du changement climatique est étroitement  liée à la question du développement », a-t-il précisé. Cela étant, « les stratégies de développement seront condamnés à l’échec et le taux de pauvreté risque de s’accélérer au cas où il n’y aurait pas une véritable volonté visant à maitriser le changement climatique », a-t-il affirmé avec insistance.  Abondant dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur explique que le secteur de l’agriculture qui dépend des conditions climatiques  constitue la locomotive dans plusieurs économies, précisément dans les pays en voie de développement.

Le paradoxe, insiste-il,  que ces pays qui contribuent moins aux émissions de gaz à effet de serre sont les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. La lutte contre le changement climatique  passe par l’éradication de la pauvreté, tout en stimulant une  croissance économique  durable par le bais de l’investissement. Mais cela met sur le devant de la scène la question du financement, car selon les chiffres publiés par le FMI, « il faudrait la mobilisation d’au moins 400 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour atteindre l’objectif zéro carbone net en 2050 », conclut le professeur universitaire.

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