Saoudi El Amalki
Dans un souci de diversifier les festivités qui ont marqué la célébration du nouvel an amazigh, la revue nabd al moujtamaâ (pouls de la société), association Alliance des Initiatives et ciné-club Noureddine Saïl, ont gratifié le public intellectuel cette fois-ci, d’un mirobolant festin de cinéma du passé (années 40, 60 et 90). Des courts métrages documentaires dont le fil conducteur s’articulait autour du « Haut-Atlas en cinéma : valeurs et solidarité », ont ému et captivé l’assistance non pas par la modestie technique, mais la richesse de l’enseignement humaniste et la découverte du relief montagneux.
Trois films ont alors, tour à tour, subjugué la pléiade présente de cinéphiles, en l’occurrence : Symphonie berbère A. Zvoboda (1947), Sin Agafay (d’eux canaux 1967) et Aladraj (quand le soleil fait tomber les moineaux 1998). Les trois projetions ont été fort magistralement présentées par Mohamed Bakrim, le fin critique du cinéma de haute renommée, faisant état de profonde connaissance des ingrédients du 7ème art dans ses détails les plus infimes. Il a eu même l’insigne amabilité de dédier le premier film au militant associatif Khalid Alioud, le second à mon humble personne et le dernier à l’universitaire Hassan Bouyaacoubi, à chaque présentation du film respectif.
Il faudrait dire que, sans nullement minorer la magnificence qualitative en dépit de la désuétude technique des autres films, celui de Latif Lahlou, figure idyllique du cinéma marocain, à savoir Sin Agafay, retenait l’attention de l’élite présente. La charge princièrement narratisée et poétisée des textes d’Abdeltif Laâbi, « déguisé » en Yassine Laâbi dans le générique pour raisons sécuritaires des années de plomb et les leçons de solidarité en matière de partage équitable de la denrée vitale qu’était et qu’est l’eau en espaces de forte austérité tribale, faisaient percevoir un charme resplendissant en vertus humanistes de la communauté amazigh en val, mont et verger. Dans le même ordre d’idées empreint de nobles instincts d’entraide et de communion, le parterre de convives était par la suite, invité à suivre une projection descriptive de la campagne de secours aux sinistrés des contrées de Taroudant frappées par le séisme du 8 septembre dernier.
Il s’agit de l’opération savamment menée par Khalid Alioud, en termes de contribution en couvertures, repas et accompagnement ludique d’enfants et moral des victimes de traumatisme et de refonte des habitations conformes aux spécificités régionales en culture et tradition. Enfin, il va sans dire que la manière dont les initiateurs des prestations, à travers ces projections rare et expressive, traduit fortement l’originalité vertueuses des amazighs et les valeurs du travail, de la synergie et de l’hospitalité légendaire dont ils font preuve des siècles durant.
Et c’est une bonne initiative de rendre un vibrant hommage au fervent activiste associatif très connu pour ses actions cognitives et hospitalières qu’est Dr Khalid Alioud. Son domicile est constamment ouvert aux convives de tout acabit, au point de se demander s’il a un cadenas comme tous domiciles ! », encensait M. Bakrim les qualités avenantes et cordiales de ce militant chercheur et associatif.