Raz de marée du RN aux élections européennes
Yasmine Jafri (journaliste stagiaire) avec agences
Le président français Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche la dissolution de l’Assemblée nationale à la suite de la victoire écrasante du Rassemblent Nationale (RN) aux élections européennes.
Emmanuel Macron a prononcé un rapide discours télévisé annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale à la suite de la victoire du Rassemblement National aux élections européennes (32% des suffrages). Peu de temps avant ce discours, Jordan Bardella, Président du Rassemblement National, avait qualifié Emmanuel Macron de « président affaibli » et avait insisté sur le fait qu’il « ne pouvait rester sourd au message porté par les Français ». Il avait ainsi demandé au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale pour organiser de nouvelles élections législatives. Peu de temps après, Emmanuel Macron s’est adressé aux citoyens français pour annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale, suite à la défaite de sa liste et de sa majorité.
Pour rappel, le président de la République peut dissoudre l’Assemblée nationale comme en dispose l’article 12 de la Constitution. Concrètement, la dissolution met fin au mandat des députés actuels et organise de nouvelles élections législatives pour élire de nouveaux députés qui siègeront au sein de l’Assemblée nationale. Le premier tour est prévu pour le 30 juin et le second tour pour le 7 juillet. À noter que la dissolution de l’Assemblée nationale entraîne également l’arrêt des discussions de textes au Parlement, marquant ainsi une interruption des travaux de l’Assemblée jusqu’aux prochaines élections.
Dans son discours, Emmanuel Macron a justifié cette dissolution en déclarant vouloir s’opposer à l’extrême droite, affirmant que « la France a besoin d’une majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde ». Une dissolution est utilisée pour tenter de résoudre une crise ou un blocage politique, vérifiant ainsi si l’Assemblée nationale reflète toujours réellement la vie de la population. Dans le cas d’Emmanuel Macron, ce choix pourrait s’expliquer notamment par le score très faible de son propre parti aux élections européennes, enregistrant un net recul par rapport à 2019.
En France, depuis 1958, il y a eu cinq dissolutions de l’Assemblée nationale, la dernière remontant à 1997 sous la présidence de Jacques Chirac. Notant que depuis 1968, il n’y a jamais eu de vote durant le mois de juillet dans l’Hexagone.
Ce week-end, près de 360 millions d’Européens ont été appelés aux urnes pour élire les 720 députés qui siègeront au Parlement européen à Strasbourg pour les cinq prochaines années. Selon les dernières estimations d’Ifop Fiducial, le Rassemblement National dirigé par Jordan Bardella est largement en tête avec 32% des voix, ce qui lui accorderait, a priori, 30 sièges. Jamais un parti d’extrême droite n’avait atteint un tel score lors d’une élection en France. Le Rassemblement National avait déjà remporté les élections européennes de 2019 avec 23,3% des voix. En Europe, les partis de l’extrême droite ont raflé 181 sièges lors de ce scrutin.
En deuxième position, selon les dernières estimations, se trouve la liste du camp présidentiel, la liste Renaissance MODEM UDI Horizon Parti Radical menée par Valérie Hayer, avec 14,9% des voix, soit deux fois moins que le Rassemblement National. Cette liste obtiendrait donc 14 sièges selon les premières estimations. En troisième position, la liste du Parti Socialiste de Place Publique menée par Raphaël Glucksmann obtient 14,2% des voix, soit 13 sièges. Suivent ensuite la liste de La France Insoumise (LFI) menée par Manon Aubry, qui a obtenu 9,1% des voix, soit a priori 8 sièges. Après LFI, viennent Les Républicains (LR) menés par François-Xavier Bellamy avec 7% des suffrages et 6 sièges, et enfin, toujours selon les dernières estimations, la liste des écologistes menée par Marie Toussaint avec 5,4% des voix, ce qui leur accorderait 5 sièges, tandis que La Reconquête menée par Marion Maréchal a obtenu 5,3% des voix, soit également 5 sièges.
En termes de participation, celle-ci s’élevait à 52,5% selon Ifop Fiducial. Pour les dernières élections européennes en 2019, le taux de participation était de 50,12%, ce qui indique a priori une participation légèrement en hausse.
Pour information, l’Assemblée Nationale est née le 17 juin 1789 soit moins d’un mois avant l’élément déclencheur de la révolution française ( la prise de la Bastille 14 Juillet 1789). Elle est considérée comme le cœur de la démocratie française. Cette dernière forme avec le Sénat, le pouvoir législatif dont la mission est de faire la loi et de contrôler le Gouvernement.