La réflexion sur les radios associatives au Maroc dure depuis 1996 mais le débat n’est pas assez mûr au point d’aboutir à un texte de loi, a indiqué, vendredi à Fès, le Directeur général de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), Jamal Eddine Naji.
« Au Maroc, il existe plusieurs webradios, dont la majorité ne joue pas le rôle de média associatif tel que définit à l’échelle internationale », a-t-il déclaré à la MAP en marge d’une conférence sur « les médias associatifs, 3è type de médias d’intérêt public », organisée dans le cadre de la 1ère rencontre inter-réseaux entre les régulateurs africain et ibéro-américain de l’audiovisuel.
Tout en rappelant que le Maroc avait déjà organisé une rencontre arabo-africaine sur la thématique, il a précisé que l’idée de cette première rencontre africaine et ibéro-américain consiste à confronter les expériences, comparer les démarches de plaidoyer pour élaborer une législation en la matière et lever les équivoques sur les rôles de ces médias.
Ces médias, encadrés par une charte éthique et des cahiers de charges spéciaux, devraient jouer le rôle de moteur au niveau des petites localités aussi bien au sujet de la femme, du développement rural et régional que des problématiques de l’alphabétisation, a-t-il expliqué. Il a rappelé que les associations de la société civile ont déjà présenté un plaidoyer au parlement dans ce sens.
Revenant sur les expériences d’autres pays en la matière, il a relevé qu’à Haïti, une radio communautaire a permis la découverte des victimes d’un séisme sous les décombres, précisant que « ce sont les citoyens qui font de la radio et non pas les professionnels ».
M. Naji a aussi souligné qu’au niveau du continent africain aussi bien francophone qu’anglophone, les radios associatives ont émergé depuis les années 80-90, alors qu’en Amérique Latine, ce genre de médias date des années 50.
Les autres participants ont mis l’accent sur l’émergence de nombreuses expériences de radios associatives ou communautaires dans des pays d’Amérique Latine et en Afrique visant le développement du service public.
Tout en qualifiant ces médias d’ »expérience très vivante », Ils ont estimé que ces radios constituent un catalyseur de développement local et du processus de renfoncement de la décentralisation de l’information.
Ils ont également fait part des principes de ces médias à savoir la proximité locale, le caractère participatif et l’intérêt général.
Initiée par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI en étroite collaboration avec les présidences du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC) et de la « Plataforma de Reguladores del sector Audiovisual de Iberoamerica » (PRAI), cette rencontre intervient dans le contexte actuel de libéralisation du champ médiatique auquel font face de nombreux pays émergents d’Afrique et d’Amérique latine, ainsi que la multiplicité des problématiques économiques, culturelles et sociétales qui y sont corrélées.
(MAP)