Une bonne nouvelle, en cette rentrée. L’œuvre poétique complète (de 1965 à 2017) d’Abdellatif Laâbi vient de paraître dans une édition exclusive aux Editions du Sirocco. Publiée avec le soutien de la Fondation Laâbi pour la culture, cette œuvre est l’une des les plus marquantes de cette rentrée littéraire. «La publication, au Maroc, de l’intégralité de mes œuvres poétiques m’apporte un vrai soulagement. J’ai ainsi le sentiment de réparer une forme d’injustice car, jusqu’à maintenant, la plupart des lecteurs marocains n’avaient accès que partiellement à ces œuvres», explique Laâbi dans un message aux lecteurs à l’occasion de la sortie de cet ouvrage.
Pour publier son œuvre intégrale, le poète a opté pour les Editions du Sirocco. Pour l’éditeur de cette publication, l’œuvre poétique complète d’Abdellatif Laâbi, dans son pays natal, est un magnifique présent à l’éditeur qui devient ainsi le passeur d’une œuvre magistrale. Avec sa vingtaine de recueils rassemblés, les lecteurs pourront enfin parcourir avec le poète les chemins qu’il leur dévoile : de rébellions en rêveries, de déchirements en promenades, d’incertitudes en tribulations, de turbulences en odes à la beauté, à l’amour, celui de la femme aimée, celui du «continent humain», malgré tout, précise-t-il.
Par ailleurs, le lecteur découvrira dans cette œuvre intégrale composée de deux tomes, non seulement les mots et les maux du poète, mais toute une vision du monde et une expression et expérience humaine singulière.
«Partager ce regard sur la vie, à la fois passionné et subtil, grave et rieur, intime et universel, exigeant et tendre, est une expérience de lecture bouleversante que nous nous réjouissons de pouvoir proposer au lecteur dans ces deux volumes », ajoute l’éditeur.
La poésie d’Abdellatif Laâbi a traversé les frontières marocaines pour embrasser d’autres cultures et langues. Ses livres et sa poésie sont en effet traduits dans plusieurs langues étrangères. Créateur de la revue «Souffles» et lauréat de deux prix, entre autres le Prix Goncourt de la poésie en 2009 et le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française en 2011, le poète est désormais une voix poétique universelle ; celle de la résistance et la liberté.
«Le pacte poétique de Laâbi est une ode à la vie, un appel à relire les pages de l’histoire avec le sens de la vigilance créatrice et de la dignité inébranlable», écrit Khalid Lyamlahy. […] Lire ou relire Laâbi, poursuit il, revient à partager cette expérience de vie et de création qui donne sens au potentiel humain : derrière le «je peux ce que j’écris» de Laâbi, il y a un «je peux ce que je lis» qui nous tend la main, prometteur et généreux, sous l’ombre protectrice de l’arbre à poèmes.
Mohamed Nait Youssef