«La restructuration des entreprises publiques peut offrir au marché boursier de nouvelles opportunités»

3 questions à Farid Mezouar, (Directeur exécutif de flm.ma)

Quelle est la trajectoire actuelle du MASI ?

Le MASI affiche une hausse cumulée de 3,4% depuis le début d’octobre, réduisant la contre-performance annuelle à -15,2%. Toutefois, il ne s’agit pas encore d’un trend haussier car l’indice boursier semble évoluer selon un Trading Range, ce qui a été confirmé par son rebond sur le support de 10.000 points malgré une brève incursion en dessous. Aussi, actuellement, le MASI semble avoir été freiné par sa résistance aux alentours des 10.400 points. Cette configuration du MASI, dure depuis le début du mois de juin.

Comment expliquer cette trajectoire ?

Au niveau fondamental, ce rebond peut s’expliquer par l’absence de casse au premier semestre même si les résultats ont fortement baissé de -44%. En effet, en dehors de certains promoteurs immobiliers qui cherchent à reprofiler leurs dettes obligataires, aucun autre émetteur n’a semblé en difficulté de trésorerie à cause de la crise du Covid. De plus, au niveau de la baisse des bénéfices, malgré son caractère supérieur aux attentes, certains éléments ne sont pas censés être récurrents comme les dons au Fonds Covid ainsi que l’envolée du coût du risque pour les banques. Néanmoins, ce canal horizontal ne réussit pas à se transformer en canal haussier à cause de la récession confirmée pour 2020 ainsi qu’en raison de la persistance de la crise sanitaire qui peut handicaper la reprise espérée pour 2021.

Peut-on être optimiste pour 2021?

Tout à fait car selon une approche Bottom-up, plusieurs secteurs sont résilients comme l’agro-alimentaire, la technologie, la grande distribution, les télécoms et la santé. Il en est de même pour les matériaux de construction et les banques, vu leur importance dans le dispositif de relance économique ainsi que leurs bilans solides. De plus, les gérants et les institutionnels vont intégrer la baisse des taux alors que le plan de relance de 120 milliards de DH peut provoquer un déclic. De plus, la restructuration et la rationalisation des entreprises publiques, peut offrir au marché boursier, de nouvelles opportunités d’introductions. Naturellement, ce scénario optimiste dépend d’une amélioration même marginale de la situation sanitaire.

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