Les lecteurs de Georges Orwell et de son célébrissime roman, 1984, se souviennent certainement d’un épisode clé, le passage où O’brien torture Winston pour lui faire dire et accepter que 2+2= 5. Une figure rhétorique qui restitue la logique totalitaire qui veut faire oublier au citoyen, ici Winston, la vérité objective. Pour Orwell, comme le symbolise la philosophie de son livre, la liberté humaine sera préservée tant que le sera aussi la liberté d’affirmer que 2+2= 4.

Demain 7 octobre, il s’agit justement de sauvegarder cette « liberté humaine » ; celle qui vous garantit le droit libre et souverain de défendre la vérité objective, celle née de votre propre arbitre, de votre propre conviction…Une liberté contre ceux qui ont cherché, la campagne durant, à vous orienter vers de fausses vérités du genre « 2+2=5 ». Certes, le livre prémonitoire de Georges Orwell décrit un univers quasi carcéral où la manipulation passe par la coercition et la torture. Mais c’est une production symbolique qui dit que la forme de la manipulation ne compte pas devant ce qui fait son essence, sa logique à savoir la maîtrise des esprits pour les empêcher de fonctionner librement. Et dans ce sens, ce que vous avez subi durant ces jours de campagne via les réseaux sociaux notamment n’est pas loin de l’univers tortionnaire de Georges Orwell. Vous avez subi un déferlement inouï de vidéos de posts pour noyer votre intelligence dans un magma de fausses vérités, soit pour vous mener vers une piste déterminée soit vous écœurer, vous détourner de la politique. Sortez de matrix, quittez l’univers virtuel, faites une cure de facebook pour aller le vendredi saint vers le bureau de vote la tête libre et l’esprit sain, immaculé comme la djellaba blanche d’un jour de prière.

Le PPS et les candidats du livre vous invitent, bien au contraire, à réhabiliter la politique comme geste citoyen noble ; à partager avec vous la conviction que la politique est utile. D’abord pour être le vecteur de nos libertés. Pour nous, le combat politique est absolument nécessaire, ensemble nous le menons pour définir un horizon démocratique nouveau. C’est une promesse qui est un engagement…est ce, quelle que soit l’issue du scrutin.  Bien sûr nous vous invitons à voter massivement pour le livre, pour concrétiser nos engagements et notre programme. Un groupe parlementaire progressiste fort est un adjuvant  sur cette voie.

Nous sommes conscients que l’un des reproches essentiels des citoyens à l’égard de leurs représentants est celui des promesses non tenues. L’une des explications est que de nombreux acteurs politiques, impuissants face à la réalité économique et à sa complexité, abordent les projets comme un simple instrument de conquête du pouvoir. Et n’hésitent pas alors à verser dans la surenchère et la démagogie.

Au PPS, nous avons d’emblée choisi de vous parler le langage de la vérité. Nous avons refusé de jouer sur les frustrations nées des difficultés que rencontrent les réformes. Nous n’avons pas fait de l’anti-benkiranisme. Nous avons fait l’inventaire des réussites et des échecs de l’expérience précédente pour proposer un vrai projet politique qui part d’une prise de conscience lucide des contraintes tout en maintenant le cap sur une vision de long terme. Une manière de d’introduire une nouvelle relation avec les électeurs et leur redonner confiance dans la vie politique.

Rafik Abdelkrim