La France chavire !

L’Hexagone est encore une fois dans la tourmente. Les français se réfugient dans l’extrême droite, lors du premier tour des Régionales. Pas moins de six régions, notamment dans le nord et au sud-est, basculent chez le frontistes. Le désarroi et la colère se sont visiblement emparés des électeurs, au sortir des attentats tragiques du 13 novembre dernier. Est-ce la raison directe de ce chavirement qui bouscule, aujourd’hui, les pronostics d’un pays en mal de repères ? Sans vouloir trop s’immiscer dans les choix de ce peuple encore endeuillé par le carnage des terroristes, on retiendra, non sans commotion, cette avalanche extrémiste qui fait couler la sueur froide dans le dos de toute une Nation anxieuse.

Toute la classe politique française est dans l’expectative, à la veille du second tour qui s’annonce des plus tracassants. Auréolé de son succès sans précédent, le front national compte attendrir les abstentionnistes dont le nombre reste impressionnant. Tout comme les Etats Majors des autres partis, en particulier ceux de la gauche et de la droite, qui s’ingénient, sous le choc du cahot, de se ressaisir, dans moins d’une semaine. A croire certaines déclarations à chaud des vaincus, tout particulièrement les socialistes, deux mots clés reviennent sur scène : le retrait et la fusion. Hormis le nouveau patron du Républicain de la coalition Droite-Centre, Nicolas Sarkozy qui semble y aller en cavalier seul, presque tout le reste opte pour l’alliance régionale afin de faire barrage à l’assaut fulgurant des Lepénistes.

S’achemine-t-on alors vers une nouvelle entente Gauche-Droite pour ce faire, tel a été le cas aux anciennes présidentielles quand la Gauche avait appuyé la candidature de Jacques Chirac, aux dépens du vétéran Marie Le Pen ? Tout laisse entendre que cette prise de conscience ne saurait faillir, une fois n’est pas coutume, au vu du « péril » extrémiste qui guette la République, depuis bien un certain temps. Certes, on s’attendait fort bien à une grimpée du Front national dans le chenal des présentes régionales. Cependant, personne n’avait compté sur le déluge de cette escalade, pas même le rassemblement pléthorique de la Droite, en ascension permanente, face à la culbute de la Gauche au pouvoir. En effet, le score de Marine au nord et de sa nièce Marion au sud, dépassant les 40% des voix, pulvérisait tous les pronostics.

Il ne fait pas de doute donc que le génocide terroriste a bel et bien ébranlé l’image de marque des gouvernants et fragilisé, aux yeux des français, leur capacité de sécuriser une puissance mondiale. Les slogans xénophobes et cocardiers ont alors refait surface et gagné du terrain, devant le malaise et la frayeur qui règnent sur le sol de l’Hexagone.

Toutefois, il n’en demeure pas non plus que les français, piqués au vif par cet emportement terrifiant, sauront redresser la barre en vue d’éviter le pire. Les valeurs républicaines qui sont, en fait, au dessus de toute considération conjoncturelle, finiraient par raisonner les électeurs, une fois aux urnes, dimanche prochain…

Saoudi El Amalki

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