La réforme du système carcéral

Depuis un certain temps, la réforme de la Justice constitue l’une des préoccupations majeures du royaume. Plusieurs volets de cette mission sont déjà décortiqués par le département de tutelle et mis à la table du débat public, notamment le code pénal.

La réforme de la Justice est un tout indissociable. Depuis la magistrature jusqu’aux plus infimes services du secteur, en passant par les locaux de détention. Il est bien évident que l’assainissement de ce domaine relève de la gouvernance et de l’équité, dans les multiples phases et compartiments du processus judiciaire. Cependant, il est aberrant de se contenter uniquement des simples réhabilitations de façade. Si aujourd’hui, l’accent est particulièrement mis sur les améliorations de l’action en termes de promptitude des sentences, du traitement des dossiers, de l’informatisation du travail bureautique, du rehaussement des comportements…, l’état des prisons dans notre pays laisse à désirer.

On reviendra alors sur ce phénomène qui ne cesse de faire l’actualité dans notre pays. On a beau dévoiler la situation inhumaine qui prévaut dans les pénitenciers, il semble bien que le relèvement de ces conditions aux niveaux inacceptables n’est pas à l’ordre du jour des décideurs du département. Pour les cas «normaux», les détenus subissent les fardeaux de la privation et de la précarité.

Pour nombre de pays, les prisonniers sont considérés comme «du bétail» qu’on embastille «cruellement» dans des espaces exigus, sans le moindre souci de convenance. Certes, ces détenus, tels des morts-vivants, paient leurs forfaits commis en état libre. Il n’en demeure pas moins que, même en cette posture de tort envers les codes de la normalité sociétale, leurs droits les plus élémentaires devraient être préservés, en tant qu’êtres humains dignes de ce nom.

Par ailleurs, d’autres cas sont encore plus intolérables, quant il s’agit de détenus malades.

Le tableau brossé est terne, suscitant amertume et indignation. Il serait loisible que les associations à vocation médico-sociale et les activistes des droits humains s’investissent, chacun en ce qui le concerne, pour soulager de leur souffrance des détenus malades, par un réconfort moral ou par l’octroi de médicaments et de vivres.

Dans le même sens, et au-delà de toute autre intervention, les responsables sont appelés à intervenir pour améliorer la condition carcérale des prisonniers hospitalisés, qui paient cher leur dette à la société, dans des états doublement lamentables. Tout en redoublant d’efforts pour remédier à cette situation indigne à un Maroc aspirant à un Etat de Droit et de Dignité.

Un grand labeur est vivement sollicité dans l’enceinte de ces lieux, afin de mettre un terme aux pratiques malsaines qui y sévissent. Ces conduites en grande profusion révèlent un déficit administratif qu’il va falloir pallier dans les brefs délais, dans une stratégie globale de réforme des dispositions carcérales en place.

Saoudi El Amalki

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