La ruée des festivals…

Depuis déjà des années, une tradition est ancrée dans nombre de régions, voire localités du royaume. Une propagation qui s’incruste, de plus en plus, et prend de l’ampleur dans la société marocaine. L’idée est d’autant plus importante qu’elle révèle une ferveur ardente dans la société marocaine, toutes couches confondues, en particulier les couches déshéritées.

Très prochainement, les espaces de Rabat résonneront aux rythmes effrénés du Festival Mawazine. Bientôt, ceux d’Agadir retentiront aux mélodies de Timitar. D’autres verseront le délire dans nombre de localités du royaume, en période estivale…La saga du spectacle de masse, toutes diversités réunies, ne faillit point à sa tradition de tolérance festive légendaire. Nul ne prétend altérer ni émousser cette genèse séculaire qui fait tressaillir d’allégresse toutes les communautés d’une entité plurielle dont l’unicité ne fait jamais défaut. Même pas les tares et les avatars de la vie précaire des bidonvilles et des masures. Encore moins, la montée en flèche des islamistes au summum du pouvoir. Car le bonheur des sens est un droit, comme l’eau et le pain, que personne ne saurer étouffer.

On se rappellera les réticences, voire les médisances que d’aucuns avaient lâchées, au lendemain de l’ascension écrasante du parti de l’actuel chef de gouvernement : les festivals seront annulés, les plages scindées selon le genre, les locaux de distraction fermés…Un canular des plus cuisants. Les islamistes ont bel et bien signé la Charte d’engagement au cœur de laquelle trônent les libertés et les valeurs,  en compagnie des constituantes d’une majorité responsable, pour infliger un camouflet ferme aux détracteurs. Plus de place aux tergiversations creuses !

Les principes autour desquels s’agrippent toutes les forces de démocratie, de modernité et du progrès ne sauraient fléchir par des présomptions égocentriques tissées de toutes pièces. A quelques mois de la fin du mandat de l’exécutif, la majorité évolue dans le respect des normes, des traditions et des acquis. Des débats, des concertations, mais pareillement des remises en questions et parois des différends sur telle ou telle appréciation…Pendant ce temps, les festivals de divertissement où  se rencontrent les membres du gouvernement pour un moment mérité de répit, suivent leur train-train de chemin…

Devant cette ruée agissante du phénomène des festivals, certains trouvent que c’est une perte de temps, un gaspillage d’argent, une déviation des mœurs de la société… D’autres rétorquent que c’est là un droit légitime au divertissement des citoyens et citoyennes, à l’animation des contrées, à la valorisation du patrimoine, au travail des artistes, à l’image d’un pays serein, tolérant et ouvert sur les cultures et les civilisations universelles…

Saoudi El Amalki

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