La Russie, le Maroc et…l’Islam!

Lactuel événement qui continue à défrayer la chronique, suite à la visite royale à Moscou, suscite, en effet, un intérêt particulier dans nombre de régions du monde. Il est bien évident que ce rendez-vous était prévu, il y a quelques mois et s’aligne dans une logique de fortification des relations bilatérales, de plus en plus probantes. Cependant, il semble bien que de nouveaux aspects incitateurs à cette volonté mutuelle surgissent pour tonifier encore davantage ces rapports multidimensionnels.

Il s’agirait, sans doute, de la mésintelligence de l’Union du vieux continent par rapport aux accords conclus, incluant les provinces du sud et suite à laquelle le Maroc a riposté par la suspension de ses relations européennes. Ensuite, il est question, ces derniers temps, de la boulette pondue par le secrétaire général des Nations Unies, inhérente à l’adresse de l’intégrité territoriale, lors de son récent séjour à Tindouf. Toutes ces vicissitudes auront donc marqué, sans doute, la rencontre des deux chefs d’Etat dans la capitale moscovite.

Toutefois, on retiendra, comme c’est convenu noir sur blanc dans la teneur du communiqué rendu public par les deux parties, la mention du créneau spirituel, parmi une kyrielle de volets de coopération. Dans ce sens, il vans sans dire que la Fédération de Russie compte énormément sur l’expertise marocaine en termes de gestion des affaires religieuses assurées exclusivement et parfaitement par Amir Al Mouminine. Cette distinction pionnière que cultive le Royaume dans les questions du culte, fondées sur la modération et la tolérance, ne cesse de se propager dans plusieurs pays africains, sollicitant ardemment le savoir marocain, en matière de formation des Imams, de prêches, justes et pertinentes et de préceptes théologiques.

Or, la Russie renferme une dense communauté musulmane, quoique certaines entités similaires de la défunte Union Soviétique, ne fassent pas partie de la Fédération. De ce fait, elle devient, de plus en plus, demandeuse de l’encadrement religieux de tous ces groupements et confréries, de manière à libérer son peuple des carcans de l’extrémisme et du terrorisme. Effectivement, cette communauté musulmane demeure sans cesse, la cible des courants Wahhabites qui prolifèrent dans les lieux et inculquent leurs quolibets nocifs, à tel point que, par la suite, des contingents russes se transforment en réelles machines de destruction sociétale, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. D’autant plus que cette prolifération génère, parmi la société russe pluri-cultuelle, une véritable trainée islamophobe, fort alimentée par la montée en flèche de ces perversions religieuses.

La Russie est donc noyée dans la tourmente à ce sujet et considère que le Maroc peut jouer, de par sa référence de choix, un rôle vital dans la refonte de la pratique de l’Islam dans ce vaste pays, à travers une stratégie actionnelle, définie par la maestria marocaine dont la crédibilité et la réputation franchissent toutes les frontières. Si alors la Russie peut présenter un atout dans l’économie pour notre pays, le nôtre peut, en contrepartie, investir dans l’Homme pour son homologue. C’est ce qu’on appelle un partage win-win…

Saoudi El Amalki

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