La station Taghazout en ballotage

Depuis plus d’une décennie, la station balnéaire de Taghazoute endure une série de désengagements. Au temps de la Société Nationale d’Aménagement de la Baie d’Agadir (SONABA), ce nouveau site touristique, étalé sur 600 hectares, au nord de la capitale du Souss, est réputé pour la splendeur de son littoral et, de ce fait, a pu attendrir un parterre d’aménageurs-développeurs de renommée mondial.

C’est ainsi que, dans le départ, le trust immobilier saoudien Della Al Baraka a était charmé par la destination. Mais, quelques temps après, il s’est froidement désisté, pour des raisons budgétaires, dit-on, à l’époque. Depuis, d’autres preneurs, autour du puissant groupe américain Colony Capital, se sont manifestés, avec une nette volonté de s’approprier ce projet d’envergure et de valoriser les communes rurales avoisinantes, Aourir et Taghazout, se trouvant dans un état précaire. Cependant, cet élan allait s’estomper comme un fétu de paille, après de vacarme médiatique.

L’Etat, fou furieux de se faire avoir deux fois de suite, fait appel, cette fois-ci à des attributaires nationaux, tout en morcelant cette étendue qui paraissait, certes, trop vaste, pour un seul adjudicataire. C’est ainsi que, sous les auspices d’un autre relayeur étatique, constitué en société anonyme au capital de 100 millions de dirhams, en la personne de la Société d’Aménagement et de Promotion de la Station de Taghazoute (SAPST), dont le siège, cette fois-ci, est à Rabat, pas moins de cinq repreneurs se partagent les actions de ce projet juteux. En fait, la CDG développement avec 35% du capital de la SAPST, Sud Partner sous le puissanticime AKWA group avec 15%, le reste assuré par le fonds marocain de développement touristique avec 25% et la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT).

Seulement, d’une manière subite et inopinée, le groupe Alliance de Développement Immobilier (ADI), contribuant au projet à hauteur de 20%, s’est déclaré forfait, à la grande surprise, sans que personne ne pipe mot. Ce catimini a été, toutefois, dévoilé, du fait que les panneaux du groupe en question ont été retirés, le long du site, alors que le nom du nouvel acquéreur de la part du « resquilleur » n’a pas été rendu public. Un désengagement qui vient s’ajouter à cette déchéance déplorable, d’autant plus que les accords d’entente avec le groupe américain Mariott International pour la gestion hôtelière d’un ressort de plus de 130 chambres et de 100 unités résidentielles de 18 hectares, ne sont pas encore tirés au clair.

La malédiction du désistement qui a frappé la station balnéaire de Taghazout continue alors à sévir, au moment où ce projet sur lequel on accordait beaucoup d’espoir pour la relance de la destination touristique du Souss, en terme de relèvement de la capacité litière hôtelière, est dévié de son objectif initial pour se transformer, en grande partie, en véritables résidences immobilières, au grand bonheur de la…spéculation foncière

Saoudi El Amalki

Top