C’est une trouvaille qui a émergé, il y a quelques années, depuis que notre pays s’engage, progressivement et non sans peine, dans le processus de démocratisation et de modernisation, tous azimuts. Toutefois, cette conception qui devrait, en fait, facilité cet engagement solennel, n’est pas, malheureusement, généralisée dans toutes les contrées du royaume. En effet, nombreux sont les responsables de telle ou telle localité qui sont toujours nostalgiques de ces ères révolues de la pression et de l’oppression.

Nonobstant, l’autorité territoriale, dans sa globalité, a fait sa mue ! La gestation a trop duré, au point d’exaspérer nombre de régions. Mais, comme disait la maxime bien connue, mieux vaut tard que jamais. Elle change de peau, à grande échelle. Le mouvement des Walis et des Gouverneurs a eu lieu, non sans cet amer arrière-goût de
se retrouver, encore une fois, bien loin du charisme escompté. Toutefois, trêve de raillerie, on se contentera, pour le moment, du peu que les règles du jeu démocratique aient pu secréter, avec tant de fluctuations et de combats sans relâche.

Pour la petite histoire, on se sera longuement époumoné devant les hideuses déficiences d’un gouverneur comme celui qui avait si gauchement présidé aux destinées d’une jeune province tel que Tinghir. Durant plus de deux années, les citoyens de cette localité du sud-est du royaume en auront vu de toutes les couleurs, avec cette défaillance qui a suscité émeutes, affronts et colères. A coup sûr, le même cas aurait proliféré dans une multitude de régions, sous les affres de la désuétude. Les uns sont constamment attachées aux manies surannées de la tyrannie, d’autres sont commandités par ceux qui croient toujours détenir les rênes de l’échiquier politique nationale.

Consolation tout de même, au creux de ce veule tourbillon ! On aura entrevu une poignée de responsables émerger du lot et se démarquer de l’effronterie, par son civisme, son loyalisme et ses vertus. Aujourd’hui, on estime bien remodeler toute cette pâte, en conformité avec les dispositions de la Constitution et les élans de la nouvelle majorité. On convient, de part et d’autre, à combattre la dépravation, de quelque registre que se soit. Y compris les Autorités du territoire qui ont l’habitude, pour la plupart, de jouer l’hégémonie et l’oligarchie des plus sordides. Au cœur de la régionalisation, le pouvoir public régional est appelé, sans exclusive, à quitter à jamais les réflexes nocifs d’antan et se ranger pleinement dans le sillage de l’expansion.

Saoudi El Amalki