Les jérémiades de l’export agricole

Les retombées de la saison sèche font paniquer aussi bien les gros que les petits agriculteurs dans la première région de la filière fruits et légumes du royaume. Depuis un certain temps, la grogne des professionnels de l’export agricole monte d’un cran. Il y a certainement de quoi s’inquiéter puisque la tomate, à titre indicatif, trouve toutes les peines du monde à se faire vendre dans les marchés extérieurs.

La commercialisation de cette denrée de haute qualité s’affronte à de réelles contraintes qui font perturber tant les producteurs que les exportateurs. Leur structure associative (APEFEL) le fait savoir à l’opinion publique et sollicite une réaction immédiate des responsables concernés. Un appel autant énergique qu’il hypothèque tout un effort en amont pour concurrencer dans l’arène mondiale, en termes de qualité et performance.

Il ne fait pas de doute, en fait, que cette filière fort huppée, en particulier en Europe, notamment la tomate, occupe une place de choix dans le secteur de l’export. La région Souss Massa constitue, depuis longtemps, le levier névralgique de cette distinction dont les répercussions porteuses se font ressentir dans l’ensemble des ingrédients de l’économie agricole nationale. Dans ce sens, il convient de rappeler que cette filière représente l’épine dorsale de la stratégie du plan Maroc vert, en matière de conformité avec les exigences environnementales et de respect des normes de traçabilité auxquelles les acteurs du domaines se plient à la lettre.

Or, il importe également de souligner que les diverses charges de la production (engrais, main d’œuvre, autres phases onéreuses…) sont devenues tellement exorbitantes que les producteurs en pâtissent et, de ce fait, demandent une intervention urgente pour le maintien de la cadence exigée dans le marché international. D’autant plus que la tarification européenne connait des diminutions notoires, car les productions abondent et bradent, de plus en plus, les prix de vente. De surcroit, il y a lieu de soulever, à ce propos, les opérations de valorisation de la production destinée à l’exportation, de son transport et de sa distribution.

Cette problématique qui coïncide avec la saison agricole rude nécessite, en effet, une implication urgente du département de tutelle en vue de contribuer concrètement à la préservation de cette filière de haute acuité et à son immunité dans le marché européen. Il ne fait pas de doute que cette protection inconditionnelle qu’exige, aujourd’hui, le secteur de l’export de la tomate, tout particulièrement, est de nature à sauvegarder l’économie agricole en période de souffrance. La sonnette d’alarme est vivement tirée dans les milieux des professionnels de l’export agricole et il n’est nullement question de tergiverser à cet égard, car il y va de l’intérêt du pays et de ses populations.

Saoudi El Amalki

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