Les récents jugements contre une flopée d’élus de la région Souss Massa seraient-ils un indice de bon augure pour mettre un terme à la fraude électorale ? Il est bien certain que ces verdicts de première instance auraient causé un sérieux ébranlement dans le champ politique national. La condamnation, jugée «clémente» par les uns et «drastique» par les autres, a tout de même généré des ricochets aussi divers que révélateurs, à l’image du président du conseil régional dont la sentence infligée aurait cruellement affectée, au point de claquer la porte à l’action politique.

En fait, il convient, sans doute, de reconnaitre que ce « technocrate », qui n’a jamais rien eu à voir avec la pratique partisane, est bien réputé pour ses compétences professionnelles et ses valeurs humaines. Jusqu’au moment où le richissime bonnet de la pompe lui a fait appel pour qu’il s’embarque dans les méandres de cette jungle truffée de vils prédateurs. En réel néophyte des rouages de cette expérience malsaine, il s’est trouvé bien enlisé dans ce bourbier que lui tendait le grand bonnet régional du parti. Il n’a donc nullement à se lamenter si, aujourd’hui, on le pointe du doigt, puisqu’il s’est laissé emporter par les manies de cet inusable baron, bien connu dans les parages.

Cependant, il importe également de paraphraser cette fameuse maxime qui disait que « la loi ne protège pas les nigauds !». Cette citation serait, à coup sûr, compatible avec ce qui arrive actuellement au président-victime, même si sa conduite ne s’accommoderait guère à celle du coordinateur de sa formation politique. Ceci étant, on soulèvera encore une fois, la médiocrité à laquelle est soumise cette nouvelle trame de la régionalisation avancée, mise, pour la plupart, à la merci d’individus « conquis », comme c’est le cas en question, ou encore « conquérant », à la solde de la maitrise à distance.

A cet égard, on rappellera, sans aucun signe de lassitude, la profusion des corrupteurs qui infestent le paysage électoral de la région Souss Massa dont certains ont été récemment épinglés par la justice. Le grand fiasco socioéconomique que connait cette zone, pourtant riche et rentable, s’explique, en grande partie, par la prolifération de certains gouvernants représentatifs qui, de père en fils et d’un mandat à l’autre, s’accaparent, par le truchement de l’argent sordide, les rênes de la région, de la province, de la Chambre et de la commune. Et bien naturellement, dans ce processus de souillure, l’oligarchie administrative cautionne et se la coule douce…

On redira sans aucun brin de réserve non plus, le procès colporté contre certains de ces fraudeurs, leur servirait-il de leçon, en vue de rallier l’émulation électorale décente, celle où seuls les programmes et les principes des partis sont de mise ? On l’espère bien…

Saoudi El Amalki