Rompre avec la fraude électorale

L’annonce, lundi dernier à la cour de première instance d’Agadir, de la condamnation d’un contingent de fraudeurs des élections, est tombée comme une douche froide, au moment où se tenait la session de mars du Conseil régional Souss Massa. Le Président de cette instance écopait d’une lourde sanction, en compagnie de parlementaires et d’élus, suite aux infractions commises lors des précédentes consultations.

Le verdict fit le tour de la ville et, telle une trainée de poudre, se propagea ailleurs. Certes, la procédure judiciaire en est à la première manche jurisprudentielle, et on s’attendra fort bien à un «renversement» de situation, en seconde phase, car dès à présent, on entend dire que la machine de «manipulation» s’est déjà enclenchée en faveur des mis en cause. On croit donc savoir que les contrevenants feraient des pieds et des mains pour se tirer d’affaire.

D’aucuns révulseraient à une telle tentative «d’innocentement» éhontée au profit des fauteurs dont les manies véreuses ne sont un secret pour personne durant les échéances électorales. Certains attendent même de nouvelles sentences, pour d’autres élections, après celle déjà proclamées, lundi dernier dans la capitale du Souss. Ces cas abjects ne cessent de dévaloriser le déroulement des opérations électives, embourbées dans les souillures.

Tout en appréciant ce sursaut salvateur des services judiciaires à l’adresse de ces imposteurs, il serait loisible de mener à terme cette campagne de toilettage, sans se plier aux pressions influentes de quelques partie que ce soit. D’autant que la fermeté dans le cas d’espèce servirait, sans doute, d’exemple drastique, à quelques mois des prochaines élections législatives.

En effet, si cette riposte judiciaire à ces agissements attentatoires à la déontologie électorale suscite aujourd’hui un satisfecit certain, dans les milieux politiques, on appréhendera, en revanche, tout renoncement suspect commandité par les hautes sphères de la hiérarchie. L’argent sale a occasionné trop de dégâts dans la vie représentative nationale, au point de dénaturer le champ politique national et souiller l’image de marque d’une nation émergente.

Il n’est donc plus question de compromettre un déploiement collectif, rehaussé par la qualité des textes et des démarches mis en œuvre, dans la concorde et le consensus. Nombre de prouesses ont été réalisées dans ce parcours, dans la progressivité et la conviction. Seule la profusion de l’argent sordide continue d’hypothéquer tout cette action laborieuse. La mise en application des mesures judiciaires dissuasives, sans restriction ni complaisance, contre les scélérats des élections, demeure le mécanisme approprié pour éviter cette altération nocive. Pour ce faire, il importe de déployer une volonté politique active et non passive, comme ce fut le cas, jusqu’à présent, car il ne suffit pas de vouloir, encore faut-il faire et pouvoir !

Saoudi El Amalki

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