Moscou se rabat résolument sur Rabat. Le Président de Russie vient d’en faire une démonstration des plus somptueuses, en recevant au Kremlin, avec les honneurs, le Roi du Maroc. La visite du Souverain, la seconde depuis son intronisation, en Russie, s’incruste, en fait, dans le processus ascendant affiché de plain pied, par les deux Nations aux traditions séculaires.
En fait, au 18ème siècle, le Sultan de la dynastie marocaine et la Tsarine de l’Empire slave ont entamé un long périple de rapprochement, fondé sur le respect mutuel et la coopération plurielle. Le flambeau de la continuité est remis à présent aux deux chefs d’Etat, dans un contexte plutôt avachi, compte tenu des rebondissements qui taraudent moult points de la planète.
Constamment attaché aux valeurs d’ouverture et de coexistence, notre pays renoue des rapports privilégiés avec son homologue russe, à plus d’un titre. Aujourd’hui encore, ces relations s’intensifient de plus belle, à travers le renouvellement des paramètres du partenariat stratégique multisectoriel. On n’a jamais cessé de répéter que le Maroc, délibérément « démystifié » par ses traditionnels partenaires, a tout à gagner avec cette approche sereine visant la diversification et la fidélisation de nouveaux associés, sur la base des réciprocités claires et édifiantes.
En effet, la Fédération de Russie est un compagnon tout indiqué pour impulser cette politique clairvoyante, en direction de ce gros calibre de l’économie mondiale. Ce nouvel élan prometteur, conforté par une fluidité passionnelle tissée depuis des siècles, renforcera, sans doute, le bilan déjà en bonne posture, en termes d’échanges commerciaux, à hauteur de 2,5 milliards de dollars.
Cette dynamique gagnant-gagnant repose essentiellement sur les atouts réciproques des deux parties. La position géopolitique et le potentiel stabilisateur, ainsi que l’éventail des produits agricoles de qualité dont se dote le Maroc constituent, à coup sûr, de réels leitmotivs pour accrocher un client monstre dont les moyens grandissimes ne sont plus à démontrer. A ce propos, il n’est pas aléatoire que Moscou se montre admiratif des avancées notoires du royaume, sous la conduite éclairée du monarque, aux plans institutionnel, démocratique, socioéconomique, écologique, anti-terroriste…
Il importe également de mettre en exergue la position ferme et sans ambages que ne cesse d’arborer la Russie, à l’égard de la question de l’intégrité territoriale, notamment après cette bourde disgracieuse du secrétaire général des Nations Unies, à l’adresse de notre cause nationale, en référence au récent communiqué bilatéral. Il ne fait donc pas de doute que cet appui est de taille, tant au niveau de cette affaire artificielle qu’au niveau de la nomenclature de la coopération. En parallèle, la Russie est bien consciente des facultés indéniables qui font du Maroc un partenaire privilégié, à plus d’un titre, en tant que nation émergente et résolument tournée vers la démocratisation et la modernisation.
Saoudi El Amalki