Abderrahim Souiri: la musique comme souffle de vie 

Il n’y a pas de doute que le regain d’intérêt pour la musique andalouse ou la musique «Al-Ala», notamment par les jeunes, est dû à l’abnégation et au dévouement de certains artistes qui ont fait de cette musique leur raison d’être. 

Malheureusement, peu d’artistes ont opté pour l’originalité et la promotion des musiques que le temps allait faire oublier en raison des développements que connaît la scène artistique. En effet, la plupart des chanteurs sont pris dans les filets des clips, de la chanson dite, à tort ou à raison, moderne.
Mais d’autres ne l’entendent pas de cette oreille et continuent, contre vents et marées, de faire preuve de résistance face aux nouvelles vagues. Leur détermination a fini par avoir raison de la tendance des nouvelles générations à chercher d’autres mélodies, d’autres rythmes qui se veulent en vogue.
Au Maroc et concernant justement la musique «Al-Ala», dont l’avenir était sérieusement menacé, on ne peut que saluer le rôle joué par Abderrahim Souiri et, avec lui, Bajeddoub qui ont réussi, si l’on peut dire, à développer et préserver cette musique. C’est que ces deux artistes ont, non seulement réussi à assurer la transmission de cette musique, mais ont, en plus, diversifié les sources d’inspiration et actualiser et moderniser l’interprétation.
Abderrahim Souiri a été imbu dès son enfance de la musique andalouse grâce à son père, lui aussi musicien et grand connaisseur qui organisait dans sa maison à Essaouira des soirées avec des amis aussi férus et épris de la musique andalouse. Très jeune, Abderrahim Souiri a été bercé par cette musique qu’il a adoptée depuis. En plus des poèmes, et des mélodies, il a apporté un nouveau type d’interprétation basée sur les capacités vocales et les improvisations.
D’ailleurs, il est allé puiser dans les sources de cette musique qui, si elle est propre au Maghreb, notamment le Maroc, n’en a pas moins marqué les pays arabes d’Orient, d’où l’exploration par Abderrahim Souiri et Bajeddoub des Mouachahates de Syrie, de Liban etc.…
L’élargissement du champ de la recherche, conjugué aux atouts vocaux et à cette manière exceptionnelle d’interpréter ont redonné vie à la musique andalouse. Grâce à eux, un pan de notre patrimoine musical a ainsi pu être préservé au bonheur d’un public, tous âges confondus, qui en demande plus aujourd’hui.

Abdeslam Khatib

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