Afailal: le barrage Oued Martil sera livré fin 2017

Les travaux de construction du barrage Oued Martil ont atteint un taux d’avancement global de 90% et leur achèvement est prévu vers fin 2017, a souligné la ministre chargée de l’Eau, Charafat Afilal.

« Les travaux de construction du barrage présentent un avancement global de 90% et, compte tenu du remplissage anticipé opéré au niveau du barrage, l’achèvement des travaux, qui est prévu vers la fin de 2017, reste tributaire de la durée nécessaire au pompage de la réserve d’eau de 10 millions de m3 qui y est stockée et la vidange totale de la retenue », a précisé la ministre lors d’un point de presse, en marge de sa visite au chantier du barrage « Martil ».
Dans ce cadre, Mme Afilal a assuré que les travaux de construction de cet aménagement hydraulique d’envergure, lancés en 2008, ont connu un peu de retard qui est dû en particulier à la difficulté du site géologique, ayant nécessité d’adapter le projet au contexte, à travers la réalisation de travaux supplémentaires à même de répondre aux exigences d’un grand barrage, remplissant toutes les conditions d’efficacité, de durabilité et de sécurité en vigueur au niveau international, tout en faisant appel à une expertise internationale en matière de choix techniques du chantier.
Et de préciser que les ressources mobilisées actuellement par les barrages de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima accusent un grand déficit et présentent un taux de remplissage qui ne peut subvenir aux besoins de la population en cette matière vitale, notant que cette situation est due principalement à la succession de trois années de sécheresse dans la région, avec un déficit de 43% durant l’année précédente, qui a causé une pénurie de ressources hydriques des barrages oscillant entre 50% et 80%.
Ainsi, pour combler le déficit imminent dans l’alimentation en eau potable de la région de Tétouan, une mise en eau provisoire du barrage a été opérée alors que l’ouvrage n’est pas achevé, avec une réserve d’eau de près de 5 millions de m3 emmagasinée à la faveur des pluies de février dernier, qui a pu être utilisée pour pallier au manque en eau et ce dès juillet 2016, a-t-elle poursuivi, notant que cette mise en eau est maintenue actuellement avec un volume de 10 millions de m3 d’eau stocké, profitant des dernières précipitations qu’à connues la région en décembre courant.
Ce volume est mis à la disposition des services compétents en vue de satisfaire provisoirement et en partie les besoins en attendant l’achèvement des travaux et la mise en service définitive du barrage, a-t-elle précisé, notant qu’une charge d’eau plus élevée présente un risque de rupture du système d’étanchéité en place et par la suite la vidange forcée de la retenue aura des conséquences qui toucheront l’intégrité de l’ouvrage lui-même.
« La priorité sera d’alimenter la population de Tétouan et de la zone côtière en eau potable », a-t-elle insisté, notant que des tâches autour des pertuis du barrage s’avèrent nécessaires de manière à garder le niveau d’eau amont constant et éviter d’endommager l’ouvrage.
Pour sa part, le chef d’aménagement du barrage Martil, Bahtat Mouhcine, a fait savoir qu’un stockage plus important au niveau du barrage ne peut être entrepris en raison de contraintes techniques liées au fait que certains travaux de sécurisation de l’étanchéité amont du barrage ne peuvent être réalisés qu’après sa vidange, notant que sur les quatre niveaux d’étanchéité prévus par le concepteur de l’ouvrage en respect des règles internationales de l’art, seul un est mis en place, alors que les autres ne peuvent être réalisés qu’après la vidange de la retenue.
Le responsable a, par ailleurs, souligné que ce barrage, situé sur Oued Mhajrat, affluent de Oued Martil, à 15 km au Sud Ouest de la ville de Tétouan, permettra, avec sa retenue de 120 millions de m3, de régulariser un volume annuel de 70 millions m3, qui servira, en plus de la sécurisation de l’alimentation en eau potable et industrielle (AEPI) de la ville de Tétouan et de sa région côtière au-delà de l’horizon 2030, à l’irrigation d’un périmètre de 1.000 ha correspondant à plus de 750 fermes, ainsi qu’à la protection de la ville de Tétouan et la vallée de Martil contre les inondations occasionnées par les violentes crues de Oued Martil.
Il a également mis en avant les retombées socio-économiques importantes liées à la réalisation de ce projet, en termes de création d’emplois dans la région et de qualification de la main d’oeuvre locale, rappelant que ce chantier a nécessité un budget de 1,6 milliard de dirhams, financé par le Fonds arabe pour le développement économique et social et le budget général de l’Etat.

(MAP)

Top