Les relations maroco-hollandaises traversent ces-jours-ci un tournant difficile et sans précédent dans l’Histoire des deux pays. Et pour cause, Rabat n’a pas du tout apprécié le laxisme du gouvernement des Pays-Bas, qui refusent d’activer l’extradition du dénommé Saïd Chaou, ancien parlementaire, en dépit de deux mandats d’arrêts internationaux, affirme un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
Pourtant, ajoute le même communiqué, le Royaume du Maroc a toujours fait preuve de responsabilité et d’un sens de coopération avec ses partenaires européens lorsqu’il s’agit d’affaires liées à la lutte contre le trafic de drogues, tout en soulignant que Rabat ne « saurait tolérer qu’un trafiquant notoire, dont il a réussi à assécher les ressources, agisse pour créer une situation favorable à ses activités criminelles». Qualifiant Saïd Chaou de «mercenaire de l’agitation», le communiqué du département de Nasser Bourita a été on ne peut plus clair, mettant les responsables néerlandais devant leur responsabilité et les exhortant à prendre «des mesures concrètes et urgentes à l’encontre de ce narcotrafiquant». D’ailleurs, un haut responsable marocain a déclaré à l’AFP que «le Maroc exige des actes», tout en rappelant que plusieurs réunions ont eu lieu avec leurs homologues hollandais pour traiter ce dossier, mais sans résultat jusqu’à l’heure».
En fait, le communiqué émanant du ministère des Affaires étrangères met l’accent sur le fait que «des renseignements précis ont été communiqués, depuis plusieurs mois, aux autorités néerlandaises, sur l’implication de ce trafiquant dans le financement et le soutien logistique à certains milieux au Nord du Maroc».
Il faut dire que le mutisme des autorités néerlandaises et l’absence d’une réelle volonté de leur part ont provoqué la colère au sein des milieux diplomatiques du Maroc, décidant ainsi «de rappeler immédiatement et ce, pour consultation, l’ambassadeur de SM le Roi à la Haye».
D’ailleurs le Maroc a conditionné le retour de son représentant diplomatique «en fonction de l’évolution de ce dossier», précise le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Rappelons que les deux mandats d’arrêts ont été lancés par la Justice marocaine en 2010 pour «association de malfaiteurs» et «trafic international de stupéfiants» depuis 2015.
Notons par ailleurs que la décision de Rabat de rappeler son ambassadeur n’a pas plu au gouvernement néerlandais, qu’il a qualifiée d’«incompréhensible et inutile», tout en faisant part de sa détermination à collaborer efficacement avec le Maroc dans le cadre des accords internationaux», lit-on dans un communiqué rendu conjointement par le ministère néerlandais des Affaires étrangères et celui de la Justice.
Khalid Darfaf