Agrégation agricole, le modèle a-t-il réussi au Maroc?

Le Plan Maroc Vert a fait de l’agrégation une clé de réussite de certaines filières agricoles. Ce modèle novateur se veut une réelle révolution en termes d’organisation des opérateurs agricoles publics et privés autour d’un partenariat gagnant-gagnant de l’amont productif à l’aval pour englober la commercialisation et l’industrialisation. Ce nouveau mode permet aussi d’adopter les meilleures techniques de production et formules de financement dans le secteur agricole. Pour l’Etat, l’agrégation consacre le développement des filières de production et des terroirs en confiant aux agrégateurs le rôle d’encadrement et d’animation au profit des agrégés.

L’Agence de développement agricole (L’ADA) a fait du système d’agrégation un modèle de gestion moderne des filières agricoles à même de dépasser les problématiques liées au morcellement des terres agricoles.  En effet, le choix de ce mode de gestion a été dicté pour cinq raisons principales indique une note de l’ADA. La  première fait que  l’agrégation constitue une solution attractive et compétitive d’extension du périmètre agricole face à une offre limitée du foncier en milieu rural. La seconde renvoie au souci de  l’optimisation du  le lien entre le marché, l’amont productif et toute la chaine de valeurs à travers les compétences de l’agrégateur en matière de connaissance de marchés et le lien logistique à coût compétitif entre la production et le marché de destination.

Une autre raison l’explique c’est la généralisation des  bonnes techniques moyennant les équipes d’encadrement mobilisées par l’agrégateur, d’une part et les unités de production en propre gérées par l’agrégateur et constituant des plateformes de démonstration, d’autre part.

L’autre  raison renvoie à la facilitation aux petits exploitants d’accéder au financement à travers les possibilités de financement direct des exploitants par les banques sur la base des contrats d’agrégation et/ou les avances et les intrants octroyés par l’agrégateur aux agrégés.

Partager les risques entre l‘agrégateur et les agrégés du fait que le risque de la production est principalement pris en charge par les agrégés, alors que le risque de la commercialisation est principalement pris en charge par l’agrégateur n’est pas en reste. De même que le recours à des assurances adaptées permet de juguler ces risques par les deux partis.

Concrètement le système de l’agrégation permet à l’agriculteur  de bénéficier  d’une large assiette foncière sans  capitaux préalables. Il permet de sécuriser une large  base d’approvisionnement pour les unités agro-industrielles avec des volumes plus réguliers et de meilleure qualité et de développer ses capacités commerciales pour conquérir de nouveaux marchés.

Ce nouveau mode d’organisation agricole aide à  mieux valoriser la production à travers l’amélioration de la qualité de la production et un accès à un marché fiable ; d’acquérir de nouvelles compétences et de nouvelles technologies; d’accéder à des intrants plus performants; d’accéder à des moyens de financement plus adaptés et d’avoir l’opportunité de reconversion dans des filières plus valorisantes.

L’agrégation  se traduit par ailleurs par l’attraction d’une nouvelle vague d’investissements et le développement de pôles de croissance autour des projets d’agrégation  et la  création de richesses et d’emploi en milieu rural et le renforcement du tissu d’acteurs dans le secteur agricole. Ainsi, l’agrégation agricole est devenue un mode d’organisation privilégié du PMV facilite une bonne connaissance des marchés avec  au même temps des liens logistiques à coût compétitif.

Fairouz El Mouden

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