Le monde associatif en deuil

Khalid Darfaf

Femme de parole et d’action, Aicha Chenna, militante jusqu’à la moelle, a tiré révérence ce dimanche 25 octobre 2022 à Casablanca.

Entièrement acquise à la cause féminine, elle a été connue pour son engagement inébranlable en faveur des mères  célibataires et des femmes victimes de viol.

Née le 14 août à Casablanca 1941, la défunte a débuté sa carrière au sein du ministère de la Santé en tant qu’infirmière avant de se convertir dans l’action sociale en créant en 1985 une association de bienfaisance et de solidarité envers les femmes et leurs enfants nés hors mariage.

D’ailleurs, l’histoire retiendra que la défunte, grâce à son combat acharné, a réussi à attirer l’attention des médias et de l’opinion publique sur cette problématique sociale.

Il faut dire que la défunte avait inscrit son action dans un paradigme de militantisme pragmatique dont la finalité consiste à s’ingénier à trouver des solutions efficaces pour les mères célibataires.

Outre le parrainage des enfants, son association œuvre à offrir aux mères des formations adaptées afin de les intégrer  dans le marché du travail ou de créer des activités génératrices de revenus.

Sur un autre registre, l’association a fait de l’inscription à  l’école  des enfants nés hors mariage, son cheval de bataille.

Dans son livre intitulé « Miseria », publié en 2013,   basé sur des témoignes des femmes  victimes et des histoires des enfants abandonnés, la défunte a dressé une véritable critique sur la condition des femmes au Maroc.

Pour l’ensemble de ses contributions au développement de la société,  la militante a reçu la médaille d’honneur décernée  par SM le Roi Mohammed VI 2000. Qui plus est, la fille de Casablanca a  remporté le prix Elisabeth Norgall en 2005. En 2009, elle a obtenu le prix Opus  attribué par la Fondation «Opus Prize», située  à Minneapolis, aux militantes et militants associatifs qui se sont distingués par leurs actions sociales.