Aït Ahmed, une vie au service de l’idéal maghrébin

S’il y a bien un Maghrébin qui a plaidé jusqu’à la fin de sa vie pour l’édification du Grand Maghreb, c’est bien Hocine Aït Ahmed, qui appelait tout le monde à se poser la question de savoir quel est le coût que les peuples de la région supportent du fait de l’absence du Grand Maghreb, indique Moulay Ismail Alaoui, lui aussi fervent défenseur du même idéal.

De retour d’Alger où il a participé, au sein d’une importante délégation de partis politiques marocains, à la célébration du 40ème jour de la disparition du dirigeant historique algérien Hocine Aït Ahmed, décédé le 23 décembre 2015 à Lausane (Suisse), à l’âge de 89 ans, le président du Conseil de la présidence du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Moulay Ismail Alaoui a indiqué, dans une déclaration aux journaux Al Bayane et Bayane Al Youm, que la fragmentation du Grand Maghreb cause aux pays de la région une perte sèche estimée par les économistes à 2 points du PIB de chaque pays, comme elle les prive d’importantes opportunités de se développer.

Si les cinq pays de la région étaient unis, ils ne seraient pas une proie facile des terroristes et autres groupes qui s’activent actuellement en Libye et dans d’autres pays maghrébins, a-t-il ajouté.

Ne dit-on pas que le chacal ne s’attaque qu’à la chèvre isolée?, a-t-il rappelé.

En marge de la cérémonie commémorative du 40ème jour de la disparition de Hocine Aït Ahmed, organisée à Alger et au cours de laquelle il a rendu un vibrant hommage posthume à ce grand leader maghrébin, Moulay Ismail Alaoui a révélé qu’il a convenu avec les représentantes du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), Khadija Rouissi, et de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Hanane Rihab, d’organiser fin février courant, à la Bibliothèque nationale à Rabat, une cérémonie commémorative en hommage à ce grand défenseur de l’idéal Maghrébin qu’est Hocine Aït Ahmed, ajoutant que l’initiative était ouverte aux autres partis politiques qui désirent la rejoindre.

Faisaient en effet partie de la délégation marocaine Mohamed Yazghi, Ali Yazghi, Hanane Rihab (USFP), Khadija Rouissi (PAM), Mustapha Bouaziz et Bensaid Aît Idder, Abdellatif Yousfi (PSU), Saâdeddine Otmani (PJD) et Abdehadi Baraka (RNI), a ajouté Moulay Ismail Alaoui, qui n’a pas caché avoir été très impressionné par la cérémonie, en général, et l’ensemble des activités programmées. Outre les interventions de plusieurs responsables algériens, y compris de Mohamed Harbi, des responsables tunisiens, dont l’ancien ministre des Affaires étrangères au lendemain de la Révolution des jasmins (Mohamed Ouniss), ont présenté des témoignages poignants sur cette grande figure de la révolution algérienne, disparu avant la réalisation du Grand Maghreb, a noté Moulay Ismaïl.

«Au cours de notre séjour à Alger, nous étions évidemment les hôtes du FFS (Front des forces socialistes), mais également du gouvernement algérien », a-t-il indiqué, faisant savoir qu’ils ont été invités par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, accompagné de Ramtane Lamamra, ministre des affaires étrangères et de la coopération à un déjeuner, qui s’est déroulé dans un climat de fraternité maghrébine qui,selon lui,leur aurait fait sentir que la volonté de régler les questions qui entravent l’édification du Grand Maghreb, et en particulier entre les deux pays qui ont le plus de poids dans la région (Maroc et Algérie), existe bel et bien.

Tout le monde regrette les campagnes médiatiques organisées de temps à autre, et qui contribuent à aggraver davantage les tensions, a indiqué Moulay Ismail, selon lequel la volonté de dépasser une telle situation existe bel et bien.

Et ce n’est pas du jour au lendemain que l’on pourrait y parvenir, a-t-il estimé, recommandant à toutes les parties concernées de faire preuve de patience, de bonne volonté et de vigilance.

En attendant, a-t-il proposé, il est souhaitable de multiplier les contacts entre les partis politiques ainsi qu’entre les composantes de la société civile dans les cinq pays maghrébins. Il est important aussi pour les investisseurs, les intellectuels et les opérateurs économiques de se retrouver dans le but d’examiner ensemble les moyens de renforcer leurs échanges, le but étant de baliser la voie pour parvenir aux meilleurs moyens possibles en vue de dépasser les différends et de régler les dossiers gelés au niveau des instances responsables.

Il est aussi important pour les pays de la région de promouvoir davantage les champs de liberté et de démocratie (participative et représentative) dans le but ultime d’honorer la mémoire d’Aït Ahmed, le grand Maghrébin.

M’barek Tafsi

Top