DNES à Tanger Mohamed Nait Youssef

Au cœur de Tanger, dans un quartier populaire, se trouve la fameuse salle de cinéma, Alcazar. En effet, ce lieu mythique a une histoire qui remontre à plusieurs années. Il est 18h30. Un mardi. Les cinéphiles et passionnés du 7^ème  art n’ont pas raté le rendez-vous pour assister à une séance de projection de trois courts-métrages présentés dans le cadre de la compétition officielle de la 22^ème édition du FNF : «Stylo Rouge» de Abdou El Mesnaoui Nassib, «Cendres» de Mustapha Farmati et «Le retour du passé» de Lakhdar El Hamdaoui. Il fallait être à l’heure  parce que les places sont limitées. La ville bouillonne. La lumière est bonne. L’art dans les airs. À vrai dire, la Cité, comme elle avait toujours été, a gardé son côté chic et  mystérieux. Alcazar renaît alors de ses cendres après avoir été délaissé et abandonné. Aujourd’hui, une nouvelle vie lui a été donnée.

Pour qu’Alcazar retrouve son éclat…

«C’est l’une des plus anciennes salles de cinéma à Tanger. En face, il y avait le cinéma Capitol. Cela fait une trentaine d’années que  Alcazar, qui appartenait à une famille juive, avait fermé ses portes. Cette famille a été également propriétaire du cinéma Lux et cinéma Goya. Alcazar était un cinéma populaire. Dans le temps, l’avant-première se faisait dans le cinéma luxe en passant par la salle de Goya avant de descendre à cette salle avec un tarif réduit (50 centimes) », a souligné Soukaina Bourzigui, responsable de la salle, dans une déclaration à Al Bayane.

À l’époque, a-t-elle dit, on projetait des films du Western. «C’est un cinéma qui a une histoire. Aujourd’hui, heureusement, c’est grâce à  la commune de Tanger, la Wilaya de Tanger –Tétouan-Al Hoceima, le ministère de la Culture et le CCM, que cette salle a été restaurée et renouvelée. », a-t-elle affirmé.

Alcazar rouvert ses portes. Et c’est  l’association «Tanger films » qui se chargera de sa gestion afin que ce lieu ce cinéma historique retrouve son éclat.

«Cette salle a une dimension pédagogique, et qui sera gérée par l’association «Tanger films», dont  objectif est d’éduquer la nouvelle génération au cinéma et à la culture de l’image.», a-t-elle fait savoir.

Le réalisateur Abdou El Mesnaoui Nassib n’a pas caché, quant à lui,  sa joie en renouant avec ce lieu. Des jeunes et moins jeunes se sont retrouvés pour fêter le cinéma dans la joie et le partage.

«J’ai projeté mon film stylo rouge à Alcazar. Je suis très impressionné par la qualité de l’image, du sens et de la  projection qui s’est passée dans de bonnes conditions. Je connais l’histoire de ce cinéma et c’est très important que ce lieu retrouve son public. C’est ainsi les salles de cinéma vont renaître», nous confie le réalisateur en marge de la projection de son film « Stylo Rouge».

Selon lui, cette salle donne envie de voir des films surtout un court-métrage parce que la salle est limitée par rapport à ses places. «J’étais très heureux de retrouver cette place qui a une histoire», a-t-il s’exprimé.

In fine, qui aime la vie, va au cinéma.