Algérie : Tartag, super ministre des renseignements

Les services secrets algériens changent de nom… en catimini. Ou presque. Car c’est un média gouvernemental, El Massae (alter ego du très officiel Al Moudjahid), qui a annoncé ce week-end la signature d’un décret présidentiel créant la Direction des services sécuritaires (DSS) en lieu et place du tristement célèbre et désormais ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS).

La DSS sera la mère de tous les services de renseignements algériens, dont la sécurité extérieure, intérieure, ainsi que militaire,dont il devient le coordinateur.

Le décret présidentiel qui institue le DDS et le titre de son nouveau patron est qualifié de «non publiable». Donc, il ne paraîtra au bulletin officiel du pays, ce qui constitue en soi une méprise pour les citoyens algériens. Ils se voient tout simplement imposer une institution, gérée par leur argent et qui touche à leurs libertés, sans que le nouveau texte suive la procédure normale pour que la création de la DSS leur soit imposable. Quid du Parlement algérien ? Aux abonnés absents lui aussi.

Autre nouveauté, le général à la retraite Athmane Tartag, dit Bachir, nommé à la tête de ce nouvel «Etat dans l’Etat», se voit gratifier du titre de «conseiller aux Affaires de sécurité», avec, cerise sur le gâteau, rang de ministre. Sauf qu’il ne dépendra pas du chef du gouvernement algérien. Il n’a de comptes à rendre à personne, à part le président de la république… c’est-à-dire à lui-même.Ne dit-on pas à Alger que le chef de ces «services» est aussi le «Dieu de l’Algérie» ?

Mohamed Ould Boah

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