Amicalement Vôtre : L’eau, cette denrée si précieuse!

Que le patronat marocain, partie prenante de l’organisation de la COP 22, s’intéresse à la problématique de l’eau, est une excellente nouvelle.

Les études sont formelles : le Maroc connaîtra un niveau de stress hydrique extrêmement élevé d’ici 2040. A l’instar d’une trentaine de pays, tous situés dans la région du Moyen Orient Afrique du Nord, notre pays pourrait même perdre plus de 80% de ses ressources actuelles en eau d’ici 25 ans. Ce n’est pas de la science-fiction !

Tant mieux donc que le Maroc ait pris la mesure de cette urgence et qu’il déploie le “Plan national de l’eau”, document de référence que le Royaume met en oeuvre pour traiter sérieusement la problématique du manque d’eau.

La prédominance de secteurs gourmands en consommation d’eau, au premier rang desquels l’agriculture et l’industrie, sont les premiers concernés, souligne l’importance de l’engagement du patronat. Sans oublier la forte consommation des ménages et des touristes, connus pour être de plus grands consommateurs comparés aux autochtones. Ainsi que la faible rétention des eaux pluviales dont l’essentiel se perd en mer ou s’évapore, comme les autres formes d’eau qui sont soit non suffisamment mobilisées, soit surexploitées ou, pire, polluées et non recyclées.

On remercie Dieu de nous avoir donné cette belle chaîne de l’Atlas qui nous assure une indépendance hydrique que peu de pays de notre entourage savourent. On remercie aussi nos décideurs qui ont très tôt pris l’initiative d’engager une politique volontariste de constructions de barrages, qui assurent aujourd’hui la satisfaction des besoins de nos populations branchées au réseau de distribution de l’eau potable.

Non pour longtemps si on n’accélère pas le rythme d’édification de grands et petits barrages, à répartir équitablement sur tout le territoire- politique qui doit rester une priorité absolue, pour couvrir toute la population et continuer à assurer à terme la sécurité. Comme nous aurons certainement besoin d’une stratégie négociée de transfert d’eau, en solidarité interrégionale, et d’une forte politique de rationalisation de notre consommation agricole, industrielle et domestique.

Si des pays comme Singapour sont cités comme exemples pour l’efficacité des mesures qu’ils ont pris pour faire face au stress hydrique, moyennant des systèmes performants de capture des eaux de pluie, de traitement des eaux usées ou encore de dessalement de l’eau de mer, le Maroc, pays semi-aride, menacé, n’a pas de choix que de faire comme ces pays.

COP22 est une belle occasion pour approfondir notre modèle hydrique et pour que toutes les parties concernées s’y engagent, y compris en mettant la main à la poche, s’il le faut. Point de vie… sans eau.

Ahmed Azirar

AA/1-04-2016

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