Anti-corruption: La commission nationale enfin opérationnelle

Très attendue, la commission nationale de lutte contre la corruption s’active enfin. Elle a tenu sa première réunion, hier à Rabat, sous la présidence du chef du gouvernement. La réunion intervient deux mois après la nomination des membres. Chargée de superviser la stratégie nationale de lutte contre la corruption, la commission consacre la nouvelle approche initiée par le Maroc en matière de transparence, comme l’a souligné Saâd Eddine El Othmani.

Le chef du gouvernement a tenu à rappeler le contexte dans lequel cette commission intervient, s’arrêtant particulièrement sur la Constitution de 2011 qui consacre les principes de transparence et de reddition des comptes. Ceci-dit, «la lutte contre ce fléau est une affaire de tous», estime El Othmani. Pour lui, ce chantier n’appartient pas uniquement à l’Etat, mais il nécessite l’implication de tous, en l’occurrence la société civile et le secteur privé. D’où d’ailleurs la composition tripartite de la commission. En effet, la commission comprend des représentants des secteurs ministériels, d’instances constitutionnelles et de la société civile.

Ils se chargeront de la mise en œuvre de la stratégie nationale, précisément les 10 programmes sectoriels prévus pour renforcer la transparence et les valeurs de probité au sein des services publics.

Cependant, cette feuille de route devrait encore faire l’objet d’une révision. El Othmani a invité les représentants des autorités gouvernementales a accéléré la cadence en matière de mise en œuvre des projets sectoriels. Pour cela, le calendrier d’exécution devrait être revu. Il faudra également, insiste El Othmani, préparer des plans de mise en œuvre précisant les dates d’exécution et les réalisations attendues.

Pour rappel, la stratégie prévoit 239 projets avec un budget estimé à 1,7 milliards de dirhams. Selon El Othmani, toutes les mesures prévues par la stratégie doivent faire l’objet d’une évaluation pour s’assurer de leur efficience et leur impact. La priorité devrait être donnée aux projets à fort impact sur le citoyen et l’entreprise. Surtout que «ce phénomène représente un véritable danger sur le développement du pays». Il gangrène notamment le climat des affaires. D’ailleurs, le Maroc a évolué en trompe œil dans le nouveau classement de Transparency International.

Pour l’ONG, le Maroc certes a gagné des points, mais le phénomène reste une grande problématique dans la mesure où aucune mesure de mise en œuvre des dispositions de la stratégie n’a pu voir le jour. Saad Eddine El Othmani reconnait que cette évolution reste «partielle». Cependant, dit-il, «d’autres éléments pourraient être à l’origine de cette situation».

En attendant, les membres de la commission devront tenir leur 2e réunion au plus tard à la fin du mois de juin prochain. L’ordre du jour comprend la présentation et l’adoption du nouveau calendrier d’exécution de la stratégie, des priorités à court terme et du premier rapport de la commission.

Hajar Benezha

Related posts

Top