Après une année morose, la croissance redémarre

La croissance reprend son souffle après s’être limitée à 1,6% en 2016. Son taux a grimpé à 3,8% au cours du premier trimestre de 2017, selon la dernière note de conjoncture de la Direction du trésor et des finances extérieures.

L’économie a surtout profité de la reprise importante de l’activité agricole. En effet, la valeur ajoutée du secteur agricole a enregistré un bond de 14,2% après une baisse de 10,9% au même trimestre un an auparavant. L’année dernière, l’économie a fortement été impactée par la faible pluviométrie.

En revanche, la progression des activités non agricoles s’est poursuivie à un rythme modeste avec le même niveau enregistré au premier trimestre de 2016, soit 2,4%. Elle recouvre essentiellement une accélération de la croissance au niveau des secteurs des industries de transformation (+2,3%), des hôtels et restaurants (+7,7%), du commerce (4,2%), du transport (+4,8%) et des activités financières et assurances (+2,7%). Par contre, l’activité des secteurs de l’industrie d’extraction et des postes et télécommunications a tourné au ralenti. Quant au BTP, sa croissance a encore baissé de 0,4% après avoir atteint 3% un an auparavant.

Les ménages contribuent 2 fois plus que l’Administration

Au-delà de la contribution des activités agricoles et non agricoles, la note de conjoncture du département des finances attribue la santé de l’économie à la vigueur de la demande intérieure. En effet, la contribution de celle-ci à la croissance économique s’est renforcée pour atteindre 5,2 points au lieu de 4,6 points durant le même trimestre de 2016. Il s’agit notamment de l’augmentation aussi bien de l’investissement que des dépenses de consommation. A elle seule, la consommation des ménages, qui a bénéficié du faible niveau d’inflation, a contribué pour près de 2,4% points à la croissance alors que la consommation finale de l’Administration publique n’a participé qu’à hauteur de 0,2 point. Néanmoins, les 3,8% de croissance enregistrés au premier trimestre de 2017 sont également dus aux investissements publics dont la contribution au PIB s’est élevée à 2,6 points contre 2,1 points durant le même trimestre de l’année précédente.

Une économie toujours plombée par le déficit commercial

La contribution négative des échanges extérieurs semble s’estomper. En une année, elle est passée de -3 à -1,4 point. Toutefois, les exportations ont progressé de 4,6% en volume contre une hausse plus importante pour les importations (+7%), en recul par rapport aux niveaux enregistrés en 2016. Cette hausse de l’import s’explique par le maintien du rythme des achats de deux catégories de biens: les produits énergétiques et les produits alimentaires. Les premiers ont pris plus de 36%, alors que les deuxièmes ont plutôt stagné. Ce rythme plus accéléré des importations s’est encore traduit par une aggravation du déficit commercial de 8% pour totaliser pas moins de 93,8 milliards de dirhams.

Hajar Benezha

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