Auto-emploi: Appel à la mise en place d’un nouveau dispositif dédié aux TPE-PME

Le nouveau rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), abondamment analysés sur nos colonnes, n’évalue pas uniquement l’intégration socio-économique et culturelle des jeunes, mais propose également une nouvelle stratégie intégrée pour la jeunesse marocaine.

Une initiative qui à tombe à point nommé dans la mesure où le Maroc célèbre ce 21 août la fête de la jeunesse. L’idée préconisée par le Conseil est d’adopter une politique de rupture avec les précédentes stratégies dont la dernière n’a pas même pas franchi l’étape de l’exécution. Toutes les précédentes tentatives devront donc céder à la place à un «projet intégré articulé autour d’intérêts partagés et tenant compte des besoins et aspirations spécifiques des jeunes marocains».

L’initiative proposée par le Conseil couvre tous les domaines avec comme objectif global le développement inclusif de cette catégorie. En tête, l’insertion professionnelle des jeunes. Les métiers du développement durable, de l’économie verte et bleue, la feuille de route africaine portée par le Royaume ou encore le potentiel offert par l’économie sociale et solidaire constituent autant d’opportunités à saisir. Mais puisque l’Etat ne peut pas, à lui seul, répondre à toute la demande en emploi, il faudra miser sur l’auto-emploi et l’entreprenariat.

Pour cela, l’accessibilité au marché est l’un des principaux éléments à considérer, avec une attention particulière à porter à l’accès aux marchés publics et aux marchés des entreprises publiques, desquels les jeunes sont exclus de fait. Dans ce sens, le Conseil propose la mise en place, de manière volontariste, aux niveaux des marchés publics et des entreprises sous tutelle de l’Etat, d’une politique d’encouragement de l’accès au marché pour les entreprises jeunes et constituées par des jeunes (encouragement direct ou sous-traitance).

Dans le même ordre,  la mise en œuvre d’un dispositif global de promotion et d’accompagnement de la TPE est fortement attendue pour faire encourager la création d’entreprise et limiter les faillites qui ont atteint 8.000 (la majorité des TPE-PME) en 2017.

Le dispositif d’accompagnement préconisé par le CESE devrait se concrétiser à travers la création de guichets d’accompagnement, le parrainage, et la simplification et clarification des procédures administratives. De même, le développement d’activités génératrices de revenus et des micro-activités encouragerait les jeunes à s’engager par l’auto-emploi et l’entreprenariat dans l’économie nationale.

Cependant, la réponse aux attentes des jeunes ne saura être à la hauteur qui si les passerelles entre les jeunes et les décideurs politiques sont garanties. Pour cela, il est recommandé de créer un organe de pilotage de haut niveau comme plateforme de concertation et de pilotage stratégiques et la définition d’un cadre opérationnel pérenne en charge de la question de la jeunesse, sous la responsabilité directe du chef du gouvernement. En effet,  «la nature transversale de la politique de la jeunesse exige la définition d’un lien institutionnalisé avec un organe supérieur, unique et unifié, pour orienter la formulation, la mise en œuvre des mesures relatives à la jeunesse, proposer des arbitrages et faciliter le suivi harmonieux sur toute la palette d’actions des différents programmes et stratégies».

Pour cela, il convient de mettre en place un secrétariat ou toute autre structure permanente, qui devra prendre en considération les objectifs spécifiques à la jeunesse, en cohérence avec ceux liés aux différentes stratégies sectorielles. L’institutionnalisation d’un tel organe, en plus de son rôle hautement stratégique, est de nature à garantir synergie et amplification des apports, ainsi que l’amélioration de la transparence et de la cohérence de l’action en faveur de la jeunesse. En clair, l’idée est de limiter les risques d’incohérence des stratégies sectorielles, une réalité qui marque aujourd’hui de nombreuses politiques publiques.

Hajar Benezha

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