Le Maroc a réalisé des progrès remarquables en matière de lutte contre de nombreuses maladies infectieuses qui étaient mortelles (rougeole – diphtérie – coqueluche – tétanos – tuberculose…), en optant très tôt dans les années 50/60 pour un programme d’immunisation de l’ensemble de sa population, mais en organisant aussi des campagnes nationales de vaccination.
Aujourd’hui, fort de son expérience et des résultats obtenus dans le domaine de la vaccination, le ministère de la santé, grâce aux femmes et aux hommes, aux médecins, aux infirmiers, à l’ensemble de ses ressources humaines, notre pays est cité en exemple dans le domaine de la vaccination par les plus hautes instances sanitaires mondiales.
Le Maroc compte parmi les rares pays qui ont mis en place, depuis 1960, une politique vaccinale ambitieuse, qui n’a jamais cessé depuis d’être renforcée grâce au programme national d’immunisation. Pour l’histoire, il est utile de rappeler si besoin est que les premières campagnes de vaccination remontent au début des années soixante, le programme élargi de vaccination (PEV) à l’année 1981. Ce dernier a été restructuré en Programme national d’immunisation (PNI) six ans plus tard. Parallèlement à la mise en route de ces différents programmes, un suivi continu de la couverture vaccinale a permis de moduler le calendrier national de vaccination en introduisant de nouveaux antigènes et des rappels. Ainsi, au fil des années, la couverture vaccinale contre les principales maladies cibles à savoir la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite a connu une amélioration appréciable. En effet, la diphtérie et le tétanos néonatal ont été éliminés, et la demande de certification de l’éradication de la poliomyélite formulée en 2001 par le Maroc a été acceptée par l’OMS.
La vaccination complète et gratuite de tous les enfants et des femmes au Maroc a toujours été gratuite, c’est un aspect fondamental dans la lutte contre toutes les maladies infectieuses qui sévissaient. La vaccination est assurée gratuitement dans le secteur public pour l’ensemble des enfants, indépendamment de la situation financière de leurs parents. En ce qui concerne les vaccins qui sont pratiqués au sein des centres de santé ou dispensaire et qui rentrent dans le cadre du programme national d’immunisation (PNI), ils se présentent comme suit :
Au 10e jour après sa naissance l’enfant reçoit les vaccins du BCG, le vaccin anti poliomyélite par voie orale (VPO) et le vaccin de l’hépatite B HB1
A 6 semaines, l’enfant est vacciné contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche première dose ( DTC1 ), il reçoit aussi le vaccin buvable de la poliomyélite ( VPO1 ) et la 2éme dose de l’hépatite ( HB2 )
A 10 semaines, l’enfant reçoit le DTC 2 + VPO2
A 14 semaines, il est vacciné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC 3) et reçoit la 3e dose du vaccin de la polio par voir orale (VPO 3)
A 9 mois, l’enfant est vacciné contre la rougeole (VAR) et reçoit en même temps la 3e dose du vaccin de l’hépatite B(HB3).
A 18 mois, l’enfant reçoit ses vaccins DTC – VPO (premier rappel)
A 6 ans c’est l’âge de la rentrée scolaire, l’enfant recevra le vaccin anti rougeoleux/anti oreillons/ anti-rubéoleux et les rappels DTCP. Il faut souligner l’introduction par le ministère de la santé d’autres vaccins contre le rotavirus et le pneumocoque Hib (contre l’hémophilus influenzae) responsable tous les ans de milliers d’infections graves (méningites, épiglottitesetc). La mortalité due au rotavirus et au pneumocoque ainsi que des séquelles importante (débilité mentale, hydrocéphalie, surdité, cécité, paralysies…) ont largement justifié ce choix.
Vaccination des femmes en âge de procréer
Parler de la vaccination, du programme national d’immunisation (PNI) ou des journées nationales de vaccinations (JNV), nous invite aussi à souligner toute l’importance que revêt la vaccination des femmes en âge de procréer (15 à 45 ans) contre le tétanos. Cette vaccination vise à protéger aussi bien la mère que le nourrisson du tétanos ( tétanos néonatal ).Cette vaccination se déroule comme suit :
Vaccin antitétanique première dose : au premier contact avec la femme
VAT 2 : au moins 1 mois après.
VAT 3 : au moins 6 mois après ou au cours d’une grossesse ultérieure.
VAT 4 : au moins 1 an après ou au cours d’une grossesse ultérieure.
VAT 5 : au moins 1 an après ou au cours d’une grossesse ultérieure.
Pour les filles correctement vaccinées dans l’enfance, on peut commencer à VAT 3 (nécessité de conserver les carnets de vaccination).
Les avantages et bienfaits de la vaccination ne sont plus à démontrer, les parents doivent savoir que faire aujourd’hui correctement vacciner son enfant comporte un bénéfice pour lui-même, sa famille, ses camarades de classe, de lycée, mais aussi pour l’ensemble de la population et pour les générations futures. Chaque année, ce sont 600.000 nouveaux enfants qui sont concernés par la vaccination au Maroc.
Abdelaziz Ouardirhi