Les aventures rocambolesques d’Air Algérie

Trafic de Cocaïne et de psychotropes, des enfants aux commandes d’appareils de la compagnie, vices de sécurité à la pelle, déficits chroniques, Air Algérie est devenue au fil des scandales la risée de ses usagers et de l’opinion publique locale et internationale.

Les frasques de la compagnie algérienne, qui campe par ailleurs au dernier rang du classement mondial, se suivent et ne se ressemblent pas.

Passés les bilans opaques, une gestion stalinienne et les emplois familiaux, Air Algérie traine aussi des casseroles liées à un vaste trafic de cocaïne et de psychotropes auquel s’adonnent le personnel naviguant et des fonctionnaires de la compagnie.

«Air Algérie – Son personnel naviguant serait-il devenu des mules des narcotrafiquants internationaux ?», titrait le site d’information algérien «Tamurt info», faisant état d’un trafic à grande échelle de la poudre blanche sur les ailes de la compagnie.

La publication électronique révélait que d’importantes quantités de drogue auraient été chargées à bord de vols d’Air Algérie, notant que «le choix de ce pays, comme plaque tournante du narcotrafic international et de l’utilisation de sa compagnie aérienne nationale par les barons de la drogue s’explique par le fait qu’il existe un laxisme criant dans les modalités de contrôle de sécurité élémentaires et de recrutement du personnel naviguant».

Ce feuilleton s’est poursuivi plusieurs années plus tard avec le démantèlement en 2015 d’un réseau de trafic de drogue impliquant des stewards, des fonctionnaires de la même compagnie, des policiers et d’autres personnes.

Selon des informations rapportées par la presse algérienne (Le Soir et Al Khabar), ces membres du personnel d’Air Algérie auraient introduit depuis la France des psychotropes, dont des quantités d’Ecstasy, alors que d’autres complices s’occupaient de leur revente.

Après la fouille des vestiaires des stewards à l’aéroport ainsi que des domiciles des autres suspects, la police a saisi plus de 270 pilules de psychotropes, outre un montant de plus d’un million de dinars, précise la même source.

Mais l’histoire la plus improbable qui puisse arriver dans les annales de la navigation aérienne est celle qui s’est produite en juillet 2017 quand un équipage a laissé un jeune garçon prendre les commandes de l’appareil en plein vol reliant Alger à Sétif. «Il a fait le vol avec nous. En croisière, il a manipulé l’avion. Il a pris des caps, à droite, à gauche. Il a manipulé les commandes. Il a su très bien manipuler l’avion, il a fait le décollage et l’atterrissage avec nous. (…) Je suis sûr qu’il fera un très bon pilote», s’extasiait un membre de l’équipage devant les caméras. Les médias ayant relayé cette information avaient précisé que ce n’était pas la première fois que ce genre d’aventures se produit à bord de la compagnie algérienne, qualifiant d’«irresponsable» cet acte au regard des mesures de sécurité des compagnies aériennes internationales qui interdisent la présence de personnes non qualifiées dans le cockpit durant un vol.

S’ajoutent à ce florilège, les performances catastrophiques de la compagnie, son service médiocre et son mode de gestion prisonnier de la vision rétrograde d’une nomenklatura aux commandes.

Air Algérie, devenue depuis longtemps l’exclusive propriété d’une caste qui a pris en otage tout un pays, ne parvient pas à relever la tête. A coup de bricolages et d’enfumage médiatique, ses patrons ont réussi un seul exploit : mettre la compagnie à terre et le pays avec.

Adil Zaari Jabiri (MAP)

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