Baisse de 30% de son approvisionnement en lait auprès des éleveurs locaux

Centrale Danone passe à l’action. Après plus d’un mois de résistance à la campagne de boycott déclenchée du jour au lendemain, la direction de la société juge aujourd’hui nécessaire et urgent de réduire le niveau de son approvisionnement en lait auprès de ses éleveurs.

Face à la baisse des ventes de ses produits laitiers due au rejet des consommateurs, Centrale Danone a décidé depuis mardi dernier de réduire de 30% ses achats de lait auprès des éleveurs pour une meilleure optimisation des charges. La filiale française de produits laitiers rappelle qu’une bonne partie du surplus de production de lait brut qui était utilisé pour produire du beurre et des produits pasteurisés est actuellement jetée.

La situation devient de plus en plus intenable chez Centrale Danone. Malgré les efforts déployés et les campagnes de communication et de réconciliation menées au cours de ce mois sacré, les pertes endossées en termes de chiffre d’affaires et de parts de marché sont devenues très lourdes.

Un communiqué de la société explique davantage la nouvelle situation. Parmi les premiers ajustements prévus et déjà activés, Centrale Danone réduit de 30% sa collecte de lait auprès de ses éleveurs. Ce sont plus de 120.000 éleveurs répartis sur l’ensemble du territoire national qui assurent l’approvisionnement de la centrale en lait. Leur nombre a été, par conséquent, revu à la baisse depuis le 29 mai.

Le Directeur général de l’entreprise préfère ne pas se prononcer sur le nombre exact de collaborateurs exclus. «A l’avenir, la collecte de lait auprès des éleveurs se fera selon l’évolution des ventes dans les jours à venir», explique néanmoins Centrale Danone.Dans un communiqué, la société affirme que depuis le début de la campagne de boycott, elle a veillé à collecter les mêmes quantités de lait et à payer ses partenaires dans les mêmes délais tout en épargnant ses partenaires des répercussions du boycott.

Le DG de Centrale Danone regrette toutefois qu’aucun des concurrents sur le marché ne l’a sollicitée pour écouler le surplus de production. Il regrette aussi le caractère anonyme de la campagne de boycott et sa coïncidence avec l’annonce par la société des grands projets économiques et sociaux (formation, couverture sociale, nouvelles installations et certification…). Ces projets risquent d’être gelés dans les prochains jours si la situation de boycott perdure.

Le staff dirigeant pointe du doigt aussi les «fake news» qui nuisent considérablement à l’image de marque de Centrale Danone et à la qualité de ses produits.

Le mouvement de boycott de certains produits sur le marché local prend de nouvelles tournures. Au-delà de l’impact économique direct sur les sociétés concernées par le boycott, l’impact social risque de prendre des dimensions démesurées et graves.

Fairouz El Mouden

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