Baisse du chômage, l’arbre qui cache la forêt

La baisse du chômage, confirmée par le Haut commissariat au Plan dans sa dernière livraison, cache d’autres réalités. La composition de la population en chômage est restée la même, en dépit de ce recul du taux de chômage.

Comme on peut s’y attendre, les femmes restent les premières victimes du chômage. Pire encore, le taux de chômage croît toujours avec le niveau de qualification. Les chiffres du HCP font froid dans le dos. Chez les diplômés, le taux de chômage s’élève à 17,2% contre seulement 3,4% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme. Ce sont surtout les facs qui forment des chômeurs. Les établissements de formation professionnelle, en l’occurrence ceux de l’OFFPT, ne font pas mieux. En témoignent en tout cas les chiffres du HCP.

En effet, le taux est relativement plus élevé parmi certaines catégories des diplômés dont particulièrement les détenteurs des diplômes supérieurs délivrés par les facultés (25,9%), des certificats en spécialisation professionnelle (24,2%), des diplômes de techniciens et de cadres moyens (23%) et des diplômes de qualification professionnelle (21,4%).

Toutefois, il n’y a pas que les profils fraichement diplômés à souffrir du chômage. Même l’expérience ne permet plus de garantir un poste d’emploi. En 2018, 42,1% de l’ensemble des chômeurs ont déjà exercé un emploi avant de se retrouver en situation de chômage. Là encore, les femmes caracolent à la tête du podium.  Par ailleurs, le piston continue d’être la voie privilégiée pour trouver un emploi puisque les deux tiers des chômeurs font appel aux personnes parentes pour décrocher un poste.

Bien évidemment, l’emploi est toujours assimilé exclusivement au salariat au moment où le gouvernement table sur l’auto-entreprenariat pour résorber le chômage. En effet, le salariat reste le statut d’emploi le plus recherché. Un e logique qui ne favorise pas l’esprit d’initiative et entrave les capacités de s’adapter aux nouvelles données du marché du travail.

Encore une fois, ce statut est recherché par les femmes (80,6%) relativement plus que les hommes (72%). La mobilité est aussi un frein pour accéder à un emploi. Selon le HCP, 6 chômeurs sur 10 (60%) préfèrent travailler dans leur localité de résidence.

Hajar Benezha

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